Par Marc Boutin
Les groupes de ressources techniques (GRT) ont été créés dans les années 1970 afin de contrebalancer le pouvoir des villes et de l’État et de défendre la création de coopératives. A l’époque, il fallait se battre pour avoir des coopératives. Comment un GRT en est-il venu aujourd’hui, dans le quartier Saint-Sauveur, à s’opposer à la volonté populaire et à jouer le jeu du pouvoir municipal ?
Que diriez-vous si l’un de vos enfants, devenu adulte, élevé dans le plus grand respect du patrimoine familial et travaillant pour un groupe de ressources techniques, arrivait chez vous en vous disant : « excuse-moi le père, mais il faut démolir la cabane pour faire du neuf ». Votre réponse serait peut-être : « Ta mère et moi, la maison et la cour, qu’est que t’en fais ? »
Sa réplique : « Faites vous en pas, on construit du logement social à la place. » Vous pourriez alors lui répondre : « Pour qui te prends-tu ? Pourquoi démolir, y a plein de terrains libres autour pour du logement social ? » Ou : « Vous travaillez pour qui au GRT ? Les citoyens ou la ville ? À la réunion publique sur la démolition, tout le monde s’est prononcé contre. » Ou : « T’es devenu un suppôt à Labeaume, je te déshérite. »
Ce scénario père-fils ressemble à ce qui se vit actuellement dans Saint-Sauveur : le groupe Action-Habitation dans le rôle du fils, le Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur dans celui des parents (ce sont les comités de citoyens qui ont créé les GRT), et la maison qui représente le Centre Durocher.
On a là un exemple flagrant d’un groupe de service qui finit par entrer en conflit avec le groupe de défense des droits collectifs qui l’a mis sur pied et, de façon plus large, un GRT qui s’oppose directement à la volonté populaire. Quand les citoyens interpellent le maire Labeaume au conseil municipal à propos du Centre Durocher, il répond comme si ce n’était pas lui le responsable du développement urbain à la Ville : « Le Centre Durocher est une propriété privée, adressez-vous au propriétaire». Or, le propriétaire du Centre Durocher, c’est le groupe Action-Habitation. M. Armand Saint-Laurent, coordonnateur d’Action-habitation, qui tarde à répondre aux demandes d’entrevue de Droit de parole, aurait-il des réponses à nous donner là-dessus ?