En septembre de cette année, mon plus vieux fils a commencé à fréquenter l’école Cardinal-Roy au régulier, en secondaire. En emménageant dans le quartier quand il commençait sa deuxième année, nous avons beaucoup apprécié notre école de bassin au primaire, Marguerite-Bourgeoys. Pendant sa sixième année, mon ls avait décidé de poursuivre à son école secondaire de bassin au régulier après avoir évalué la possibilité de commencer une concentration à Cardinal-Roy. Mais, malgré ses bonnes notes, il a choisi un rythme de vie plus calme et plus de temps pour ses projets personnels et… pour relaxer. Également, sa décision était basée sur l’intérêt qu’il ressentait envers le programme, axé sur les applications pratiques des apprentissages, ainsi qu’envers l’ambiance très agréable lors de la rencontre d’information.
C’est sur la même note positive que s’est déroulé notre rencontre en début de secondaire 1, fin août, avec sa tutrice. C’est alors que nous avons appris, en posant des questions sur les possibilités après le secondaire 2, qu’en fait il risque de ne même pas se rendre en secondaire 2 à cette école. Cardinal-Roy, qui n’offrait déjà que les secondaires 1 et 2, a en effet annoncé depuis que des procédures sont entamées pour restreindre le mandat de cette école à l’enseignement des élèves inscrits au secteur sport-art-étude. Mon fils, qui aurait voulu terminer son secondaire à Cardi, se voit maintenant obligé de chercher une autre école hors de notre quartier. Fini le petit dîner tranquille à la maison qui lui permet de se ressourcer entre deux demi-journées exigeantes d’étude. Finie la marche de 15 minutes entre l’école et la maison, qui lui fait prendre l’air et se mettre en forme. Fini le contact quotidien avec ses amis de longue date, ses voisins. Bref, la nouvelle est difficile à digérer.
Heureusement, nous ne sommes pas les seuls à nous sentir lésés par ces démarches du Conseil d’établissement de l’école Cardinal-Roy. Un Comité citoyen pour le maintien du régulier et de l’adaptation scolaire à Cardinal-Roy a été mis sur pied très rapidement à la suite de l’annonce de la nouvelle. Audrey Santerre-Crête, co-porte-parole du comité, m’explique : « Nous voulons une école de qualité, inclusive et attractive pour les adolescents de la Basse-Ville. Nous demandons à la Commission scolaire de retourner à sa table à dessin et d’envisager d’autres scénarios, des scénarios qui doivent inclure un parcours académique de 1 à 5 au régulier. Nous sommes conscients d’habiter 2 des 3 quartiers les plus défavorisés de la ville de Québec, en Basse-Ville c’est 37 % des ados qui ne terminent pas leur secondaire en 5 ans (contre 11 % ailleurs dans la capitale nationale). Il faut donc faire le maximum pour la persévérance scolaire en Basse-Ville. » Elle ajoute : « Nous ne sommes pas contre le sport étude, mais la priorité doit être donnée à la réussite de tous. Une école de quartier c’est un facteur de protection pour nos adolescents, le sentiment d’appartenance est primordial à l’adolescence… »
Audrey Santerre-Crête, qui habite et travaille en Basse- Ville, est bien placée pour connaître la valeur des services de proximité au centre-ville. « Une école de quartier, c’est un service de proximité. Pour les gens de la Basse- Ville qui choisissent d’habiter Saint-Sauveur et Saint- Roch pour y vivre à pied, c’est une priorité ! », me dit-elle pour terminer.
Entretemps, mon fils a trouvé un programme qui l’intéresse tout près, à l’école Vanier. Mais s’il a le choix, me dit-il, il continuera à Cardinal-Roy, parce qu’il s’y sent bien, tout simplement. Comme me disait la mère d’une élève présentement en secondaire 2 au régulier à la même école, Cardinal-Roy, c’est une bonne école. Quant à moi, je vois le regard brillant de mon fils qui me raconte sa journée, son intérêt pour ses études, son autonomie grandissante et je me dis que le régulier et l’adaptation à Cardinal-Roy, il faut les garder, pour nos enfants, pour nos ados.