« À qui la planète ? À nous la planète ! », «On veut quoi ? On veut du changement!» ou encore « So so so, sauvons la planète!», ont scandé les manifestants rassemblés à Québec vendredi le 15 mars dans le cadre de la manifestation pour le climat. Les quelques milliers de personnes ont manifesté pendant plus de deux heures, marchant du Vieux-Québec jusqu’en Basse-Ville en descendant la côte d’Abraham vers le parc de l’Université. La marche, joyeuse à souhait, était doublée d’une journée de grève dans plusieurs écoles secondaires, cégeps et universités.
La cégépienne Naomi Laflamme raconte qu’elle a appris l’existence de cette manifestation sur les réseaux sociaux. Avec son copain Philippe Marier-Vermet, ils expliquent qu’ils sont là pour demander au gouvernement qu’il agisse sur des enjeux locaux, comme le troisième lien, qu’ils rejettent parce qu’il aura des effets polluants. Ils manifestent aussi pour demander au gouvernement d’investir dans le développement durable. Est-ce qu’ils pensent que cela aura un effet ? « On l’espère ! On ne veut pas que ça s’éteigne ! ». La prochaine journée de grève et de manifestation est déjà annoncée pour septembre prochain.
La force de leur action est décuplée par la multiplication des journées de grève et des marches dans plus de mille villes dans une centaine de pays. De l’Australie en passant par l’Inde, le Mexique, les États-Unis et l’Europe, des milliers de jeunes ont répondu à l’invitation de l’étudiante suédoise Greta Thunberg, qui fait grève chaque vendredi depuis août 2018. L’étudiante de 15 ans manifeste devant le Parlement suédois pour demander aux dirigeants de sortir de l’inaction et de lutter contre les changements climatiques.
Au Québec, plus de 236 000 étudiants étaient en grève à l’initiative du Collectif la planète s’invite à l’université. Le collectif a trois grandes revendications : Il demande aux gouvernements d’établir un programme d’éducation à l’environnement et de sensibilisation à la crise climatique, en partenariat avec des jeunes citoyens et citoyennes; il demande l’adoption d’une loi climatique forçant l’atteinte des cibles recommandées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5 degré Celsius. Selon le GIEC, il faudrait que les émissions mondiales de CO2 diminuent de 50% d’ici 2030. Ils demandent également une plus grande transparence de la part des institutions d’enseignement en ce qui a trait à leurs investissements, le retrait des investissements dans les énergies fossiles et la tenue d’un bilan carbone institutionnel.