Monsieur le Premier Ministre,
En cette période de crise pandémique, les initiatives abondent au Québec pour trouver des solutions urgentes. Mais il faut penser à l’avenir.
Déjà, on constate un riche foisonnement d’idées. Nous saluons la proposition adressée au gouvernement par 15 organisations d’horizons divers (Conseil du patronat, Fondation David Suzuki, FTQ, etc.). Un plan national de relance cohérent pour l’économie et l’environnement, dont un élément vise l’autonomie alimentaire.
Dans une économie mondialisée, soumise aux aléas des crises planétaires, notre situation est doublement fragilisée. Nous importons plus de la moitié de ce que nous mangeons ainsi qu’une partie importante de la main-d’œuvre des exploitations maraîchères. Aussi, gardons à l’esprit que la Californie, déjà en pénurie d’eau, pourrait éventuellement nous couper les vivres.
Nous estimons que, dans notre situation, la production locale de fruits et légumes partout au Québec, disponibles toute l’année et vendus directement aux consommateurs doit devenir une priorité. Récemment, plusieurs experts et producteurs maraîchers faisaient valoir dans les media les possibilités d’allonger la saison agricole. L’émission La Semaine verte de cette semaine a aussi abordé le sujet, soulignant que, avec la COVID-19, c’est le moment de repenser notre autonomie alimentaire.
Avec un tarif réduit pour chauffer les serres, la production locale pourrait être viable même en hiver, sans trop hausser les prix pour le consommateur. Un tarif préférentiel pour les petits producteurs révolutionnerait notre agriculture. Beaucoup d’entreprises combinent la production en serre et en champ.
Certains ont référé à la culture en serre comme un projet de société. Nous voyons là une portée structurante pour le territoire. Rendre des produits maraîchers accessibles en circuits courts toute l’année viendrait notamment favoriser les petites fermes de communautés rurales touchées par la dévitalisation et ce, dans l’esprit de l’achat local que vous prônez.
Le tout renforcerait le lien de proximité entre les citoyens et les produits de la terre d’ici. Considérons aussi le double effet positif sur l’environnement d’une réduction des gaz à effet de serre (GES), grâce à l’utilisation généralisée de l’hydroélectricité pour le chauffage des serres et à une réduction du transport des produits avec un approvisionnement de proximité.
La nouvelle présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, madame Sophie Brochu, a récemment admis publiquement l’existence d’importants surplus d’énergie et exprimé une ouverture envers le développement des serres. Ces dernières semaines, vous-même avez beaucoup parlé d’augmenter notre production alimentaire, mentionnant que la question des serres faisait l’objet d’une analyse particulière.
Nous sentons le devoir de faire écho aux interventions croissantes d’organisations reconnues et à un mouvement de fond légitime qui, de toute provenance, veut mettre l’épaule à la roue pour jeter les bases d’une réorganisation de pans complets de notre économie.
Voix citoyenne* fait donc appel à vous, Monsieur Legault, à vos ministres et à madame Brochu, pour assurer aux Québécois.e.s une production maraîchère toute l’année, à un prix abordable et partout au Québec.
Nous vous remercions à l’avance de passer à l’action en mettant à contribution Hydro-Québec, notre entreprise patrimoniale identitaire.
*Pour en savoir plus sur Voix citoyenne : f Voix citoyenne – Québec
Nous somme fiers de notre Hydro-Quebec, nous voulons innover, nous voulons être des leaders alors soyons, Québécois, unanimes à ce que l’électricité soit vendue à rabais aux agriculteurs. Nous pouvons faire pousser des lègues l’hiver au Québec, il n’en tient qu’à nous.