Ce billet est une réflexion sur la participation citoyenne et sur l’influence des citoyens dans les instances politiques. L’occasion est celle des projets d’aménagement majeurs prévus dans le quartier St-Roch, mais elle peut aussi avoir une portée plus large.
La participation citoyenne est définie comme « l’expression de la citoyenneté dans ses dimensions politiques, civiques et sociales ». On peut entendre la participation politique comme une volonté de réappropriation des pouvoirs dans le cadre d’une démocratie représentative. En effet, si la délégation du pouvoir aux mains des élus explique l’indifférence politique de plusieurs, elle n’exclut en rien la participation civique. Autrement dit, la représentation politique n’a jamais été pensée comme une occasion de se taire pour le citoyen ; encore moins de faire de lui la victime d’un paternalisme institutionnalisé. Au risque de me répéter, une démocratie représentative n’est pas un despotisme de l’élu, reconduit par le vote du citoyen tous les quatre ans.
Être un citoyen impliqué c’est donc de prendre part aux délibérations qui touchent la collectivité, donner son avis lors de consultations publiques, signer une pétition, rédiger un mémoire, voter lors d’un référendum, participer à une manifestation, ou exprimer son opinion sur la vie politique dans les médias et dans l’espace public. Les citoyens ont le devoir de se faire entendre afin d’influencer les détenteurs du pouvoir décisionnel. Les conseils de quartiers, les comités de citoyens et les initiatives de développement communautaire constituent des espaces, des véhicules de participation qui s’imposent comme des compléments nécessaires au pouvoir en place.
Lors d’une consultation, les citoyens expriment leurs opinions et formulent des recommandations sur des propositions qui sont faites en vue d’être adoptées par une instance politique, comme le conseil municipal de la Ville de Québec en ce qui concerne le projet de PPU de Saint-Roch. En effet, la consultation publique est une aire de délibération où les autorités municipales doivent considérer les préoccupations des citoyens dans leurs prises de décision.
Toutefois, aucune mesure ne nous permet d’apprécier à l’avance l’attitude des élus face à l’implication citoyenne. Selon l’échelle d’influence de la participation d’Arnstein, la consultation est une coopération symbolique « légitimante mais à peine plus conséquente, car [elle n’offre] aucune assurance que les attentes et suggestions des personnes consultées seront prises en compte. Il s’agit alors d’un simple rituel le plus souvent sans conséquence ».
On peut donc avoir des hésitations, car on ne peut prévoir les résultats de son implication. Celle-ci n’en est pas moins essentielle.
De toute évidence, la présence des citoyens dans les espaces de participation est nécessaire, du moins pour garder un œil sur les tenants du pouvoir discrétionnaire. Au delà d’une certaine fonction compensatoire, la participation citoyenne a le pouvoir de transformer les normes politiques et les structures sociales. Elle oblige les élus à s’expliquer, à se justifier, et peut amener des changements. Continuer de persévérer, d’aspirer à une meilleure concertation entre les citoyens et les élus pour l’aboutissement de la co-construction de projets communs : voilà le motif profond de l’implication citoyenne.