Combien de fois avons-nous entendu dire que les jeunes d’aujourd’hui étaient individualistes, apolitiques et désintéressés des grandes questions de société ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’importante contestation étudiante du printemps 2012 est venue battre en brèche cette idée reçue.
Les jeunes du Québec n’ont jamais cessé de s’intéresser à la chose politique, ni de mener des réflexions d’ordre plus philosophique. C’est d’ailleurs le pari qu’avaient fait la Fondation Charles-Gagnon et les Éditions Écosociété en organisant en 2010 le concours d’essais Bernard-Mergler.
Sont réunis dans l’essai Le souffle de la jeunesse cinq des meilleurs textes ayant été soumis au concours : regard sur la mort, engagement des jeunes, lieux de sociabilité des classes populaires, responsabilité sociale des entreprises ou perte de sens; voilà autant de problématiques témoignant de la richesse de la réflexion qui anime la jeunesse québécoise.
Et si, comme l’affirme Gabriel Nadeau-Dubois dans la postface, cette jeunesse a été mise « au monde comme génération politique » avec la grève étudiante, ces textes sont la démonstration que le réveil du «printemps érable» promet d’avoir le souffle long : «Contrairement à sa prétention, l’élite n’est jamais déçue du bas taux d’implication politique des jeunes. Au contraire, cela l’arrange bien. Aujourd’hui, plus que jamais, je suis convaincu d’une chose : le consumérisme cynique n’est pas une caractéristique intrinsèque de ma génération – les textes du présent recueil en étant une démonstration manifeste –, c’est le rôle qu’on a voulu lui faire jouer. Et ce printemps, c’est ce même rôle que nous avons commencé à refuser.» Gabriel Nadeau-Dubois, extrait de la postface.
Le souffle de la jeunesse, édition Écosociété : Année : 2012 | 232 pages – 18 $.
Collectif d’auteurEs du prix Bernard-Mergler
Préface de Pierre Henrichon
Postface de Gabriel Nadeau-Dubois