Du logement « vert »… pour tout le monde!

Publié le 13 octobre 2012

ecoquartierPar Typhaine Leclerc-Sobry, Cheryl Ann Dagenais et Mathieu Houle-Courcelles

Alors que l’administration Labeaume vante les opportunités économiques offertes par la capitale et que d’importants projets immobiliers se profilent pour les prochaines années, quelle place réserve-t-on aux milliers de locataires à faibles revenus ?

Les écoquartiers

Pilotés par la Ville de Québec, les écoquartiers de la Pointe-aux-Lièvres et de la Pointe-D’Estimauville offriront de l’habitation et des espaces commerciaux sur des sites aujourd’hui à l’abandon dans une optique de «développement durable».

Le développement durable est un terme à la mode, associé aux principes d’écologie et respect de l’environnement, et qui se traduirait, dans les écoquartiers, par une densification de l’habitation, une mixité des fonctions (résidentielle et commerciale), la proximité des réseaux de transport en commun et un aménagement qui favorise les déplacements à pied et à vélo. Toutefois, une dimension importante de ce concept est laissée pour compte. En effet, l’aspect social de ces nouveaux quartiers reste secondaire, pour la Ville comme pour le promoteur chargé de leur développement, la Société Leboeuf Inc, qui a remporté les appels d’offre pour les deux projets.

Suite à l’annonce du nombre d’unités de logement social prévues dans les deux écoquartiers – 140, dont une grande majorité réservée aux personnes âgées – on peut se demander si ces futurs développements ne seront pas que des ghettos « verts » pour les plus fortunés.

Des demandes citoyennes

Plusieurs groupes de citoyens et de citoyennes, dont les groupes membres du FRAPRU à Québec, réclament que la ville se dote d’une véritable politique d’inclusion pour le logement social. Ces trois groupes revendiquent notamment que la Ville réserve 30% de l’espace disponible à la Pointe-aux-Lièvres et à la Pointe-D’Estimauville pour la construction de logements sociaux.

Actuellement, la Ville fait la sourde oreille à cette demande et refuse d’agir concrètement pour assurer qu’une part plus importante des 2 600 unités prévues dans les écoquartiers répondent aux besoins des locataires des secteurs environnants. La ville change, oui, mais les « opportunités qui se construisent » doivent bénéficier au plus grand nombre. On doit cesser d’élaborer ces projets de développement comme des bulles coupées de la trame urbaine, mais plutôt comme l’extension des quartiers déjà existants. À défaut de quoi, les écoquartiers ne seront rien d’autre qu’une illusion, destinée à vendre un cadre de vie alternatif au plus offrant.

 

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