Mais qui seront les poètes de demain ?
Écriront-ils encore les doigts tachés d’encre de mystérieux messages destinés à l’inconnu ?
Liront-ils encore leurs textes dans des salles un peu sombres où quelques proches initiés participeront en bons fidèles à ces étranges cérémonials ?
Y aura-t-il encore une lune au-dessus de leur tête les nuits où les dieux s’enivreront et que les meutes seront en chasse ?
Auront-ils toujours l’audace d’être des saccageurs de l’inconscient des pilleurs de secrets ?
Seront-ils maudits ? Honnis ? Adulés ?
Ou sombreront-ils une fois pour toutes dans le rêve et l’oubli ?
Les robots et les ordinateurs pourront-ils produire eux-mêmes de la poésie ?
Les machines pourront-elles un jour texter quelque chose qui ressemblera à un poème ?
… un poème avec de vrais mots
de vraies illuminations
de vraies vérités ?
Le miroir des poètes
Au crépuscule de ce monde, tant d’informations s’entrechoquent
Nos croyances deviennent peu à peu incertaines, sans consistance
Toutes les lueurs, les reflets s’échappent et se moquent
De notre crédulité, de notre absence totale de bon sens.
Depuis bien trop longtemps, on nous dit quoi penser, quoi être
Faisant de notre liberté, un concept préfabriqué même prémâché.
On nous pousse toujours vers l’inutile, le futile, l’impossible,
Arrosant nos désirs, d’images manipulées, royaume du paraître
Où les rêves les plus hauts s’arrêtent dans des visions esseulées
Nous ne cherchons même plus à comprendre le visible.
Nous nous laissons porter par un système autoproclamé
La facilité, la résignation sont devenus nos maîtres
Et nous vociférons notre écoeurement, notre incompréhension
Il n’y a plus de place en nous même pour la réflexion
Toutes nos pensées se déchaînent dans la seule possession
Toute notre activité est basée aux antipodes de l’être
Il n’y a plus de véritable moi, il n’y a qu’une possibilité.
Et elle est dictée par les autres et par nos croyances emmurées
Pourquoi devenir autre, pourquoi vivre différemment ?
Quel non-sens de chercher à être autrement !
Et pourtant c’est le signe d’un nouveau commencement
Les murs de nos consciences s’effritent de tant de bouleversements
Viennent peu à peu des ponts, des routes aux couleurs nouvelles
L’aurore d’une nouvelle façon de vivre, de réagir au réel
Nous devenons les artisans du monde de demain
De multiples possibilités frappent à la porte de notre chemin
Les murailles n’existent plus, les préjugés s’envolent irréels
Nous entrevoyons un nouveau monde rempli de merveilles
Nous sommes tous l’avenir de ces êtres vermeils.