Un peu partout, on se demande comment enseigner l’histoire aux jeunes. Une culture – tiens, la québécoise… ou n’importe quelle autre ! – se forme, spontanément, évolue spontanément.
Mais les ministères d’Éducation du monde contribuent un important morceau à l’histoire qui, lui, est officialisé, décidé, légiféré. Le Québec a JE ME SOUVIENS sur ses plaques. Mais si les vieux se souviennent des Saints-Martyrs-Canadiens et de sainte Katéri Tekakwitha, et les jeunes rejettent tout ça ? Les jeunes sont plus enclins à se souvenir des grèves d’Asbestos, de Murdochville, et du carré rouge du printemps dernier ?
Comment trancher ?
Un tournant en histoire québécoise vers 1965, a eu lieu quand Léandre Bergeron a publié son Petit manuel de l’histoire du Québec. Un fameux bouquin, qui disait, par exemple que l’histoire sociale, d’une grève, d’une coutume sociale, d’un sexe qu’on classait autrement comme le deuxième sexe, c’était de la très importante histoire. De l’histoire pour alimenter la lutte.
Aujourd’hui, Fernand Foisy arrive avec une histoire du Québec en bande dessinée qui est dans le sillage de celle de Léandre Bergeron: Le Québec, la vraie histoire
Fernand Foisy a côtoyé Michel Chartrand dans le mouvement ouvrier. Il en a fait son héros. Il a publié plusieurs livres sur le style et les actions de Chartrand dans les années de la Révolution tranquille.
C’est pourquoi, tout en appréciant l’esprit flyé de son histoire en BD – scénarisée par lui et dessinée par Carey Chan – je suis un peu surpris de le voir si léger. Si prompt à tourner des enjeux importants en gags. Mais flyé ? Oui, ça l’est, Fernand !