SQUAT Basse-Ville : un service essentiel en péril

Publié le 6 février 2013

Logo : Squat Basse Ville écrit comme un tag (graffiti) en dégradé orange-rouge sur un mur de briques brun-rouge.

par Nathalie Côté

Le Squat Basse-Ville sonne l’alarme.  Si ses subventions du ministère de la Santé et des Services Sociaux ne sont pas augmentées, il fermera ses portes le 18 février prochain.

L’organisme accueille quelque 300 jeunes fugueurs par année et gère 17 Habitation à Loyer Modique (HLM) pour jeunes adultes de 18 à 22 ans.  Le manque de fonds a d’ores et déjà obligé l’organisme à diminuer ses services.  Le coordonnateur Maxime Dubé explique : « on est maintenant ouvert du lundi au jeudi, au lieu de 7 jours sur 7.  Si nos subventions ne sont pas augmentées de 130 000 $ par année nous devrons fermer nos portes.»

Le Squat Basse-Ville est un service essentiel pour les jeunes mineurs qui s’y retrouvent.  Ce sont des jeunes ayant du quitter la maison familiale ou leur centre jeunesse. Ces adolescents sont en fugue, itinérants; en difficultés. Le Squat fermé, ces jeunes hommes et ces jeunes femmes, âgés entre 12 et 17 ans, risquent de se trouver dans des situations encore plus difficiles. Comme le constate Maxime Dubé : « en leur enlevant leur filet de sécurité, ils devront faire face aux dangers de la rue (hébergeurs malsains, drogues, etc.). Impossible pour eux de loger à la maison Lauberivière ou à l’Armée du Salut. « Pour les mineurs, on est les seuls à offrir un service d’hébergement à Québec », rappelle-t-il.

La situation de Squat Basse-Ville, nouvellement propriétaire, est pour le moins ironique. Après avoir été contraint, pour des raisons de sécurité, de quitter l’espace sur la rue St-François, dans Saint-Roch, où l’organisme était locataire, il est désormais installé dans un bâtiment tout neuf. Construit depuis juin 2012, ce bâtiment a été subventionné par la Société d’Habitation du Québec, et le terrain a été offert par la Ville de Québec. Le problème, c’est qu’il manque 132 000 $ par année à l’organisme pour pouvoir fonctionner. Comment expliquer cette situation ? Selon le coordonnateur : « Les coûts de fonctionnement de l’organisme, devenu propriétaire, sont plus élevés. De plus, la clientèle augmente à chaque année, alors que le financement stagne ».

Les groupes communautaires manquent de moyens

Si la situation financière du Squat Basse-Ville est certes précaire, il n’est pas le seul organisme offrant des services de première ligne à vivre des difficultés financières. Alexandre Bougie, du Regroupement des organismes communautaires de Québec (ROC-03), un regroupement qui soutient le SQUAT Basse-Ville dans sa requête auprès du gouvernement, rappelle que son regroupement travaille pour que les subventions aux organismes communautaires soient augmentées. Il constate : « depuis quelques années, les organismes en santé et services sociaux ont un manque à gagner. Avec l’augmentation des frais d’électricité, des loyers, le coût de la vie a augmenté pour les organismes communautaires, comme pour les citoyens ».

Une campagne nationale se déroule actuellement, avec comme slogan : « Je tiens à ma communauté, je soutiens le communautaire ». Les organismes espèrent que le gouvernement du parti Québécois répondra à la revendication d’injecter quelques 225 millions $ de plus par année. Nommément, aux services communautaires de premières lignes que sont les centres de femmes, les cuisines collectives, les groupes de jeunes et d’entraide, etc.

 

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