Démocratie Québec: chien de garde de la démocratie?

Publié le 11 octobre 2013

vote

Par Pierre Mouterde

Chacun bien sûr est en train de se demander pour qui il votera aux prochaines élections municipales. Et si les sondages laissent toujours le maire Labeaume, sinon sa propre équipe, largement en tête des intentions de vote, il n’en demeure pas moins que son style brouillon a fini par en fatiguer plus d’un, et ses dernières prises de position sur le tramway et les conventions collectives des salariés de la ville ont été loin de faire l’unanimité. De là à penser que, peut-être les élections ne sont pas encore totalement jouées il n’y a qu’un pas. D’autant plus que s’est levée face au maire Labeaume, une opposition ragaillardie qui semble avoir désormais le vent dans les voiles : Démocratie Québec.

C’est là le côté positif de la chose : du côté de Démocratie Québec, on a compris que ce n’est qu’en nouant des forces et en faisant bloc que l’on pourra, sinon faire totalement obstacle à la réélection de Labeaume, du moins freiner ses dérives populistes et anti-démocratiques les plus pernicieuses. Et tout de suite on l’a vu, cela a donné des résultats : Labeaume ne peut plus dire aussi facilement n’importe quoi. Il a maintenant un adversaire qui peut le « challenger » et auquel il doit répondre, non pas avec des éclats de voix médiatisés, mais avec des arguments. Mais si l’on doit se féliciter de cette bonne nouvelle et noter que plusieurs candidats de Démocratie Québec se retrouvent — à travers leurs parcours même — plus proches des aspirations des groupes populaires, il n’en demeure pas moins que le choix de la direction de Démocratie Québec de faire de « la dette » le thème clef de leur campagne pourrait facilement conduire à une impasse, tant il reste le thème par excellence des conservateurs et des néolibéraux, leur permettant de justifier coupures et mesures d’austérité.

Tout cela pour rappeler qu’il ne suffit pas qu’une opposition existe, mais il faut aussi qu’elle s’oppose à ce qui nuit aux intérêts de ceux et celles ayant le moins la possibilité de se faire entendre. Espérons simplement qu’au fil de cette campagne, elle puisse s’aguerrir, choisir mieux ses cibles et ainsi peut-être parvenir à devenir, au moins dans les quartiers centraux, cet indispensable chien de garde de la démocratie dont nous avons tant besoin aujourd’hui dans la ville de Québec.

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