À la suite d’une campagne de plus d’un an et demi qui a culminé le 24 octobre dernier par un grand rassemblement devant le parlement de 5 000 personnes venues des quatre coins du Québec, la mobilisation des groupes communautaires a porté fruit. Ils ont obtenu des gains, si modestes soient-ils.
Les organisations communautaires du Québec demandaient des investissements supplémentaires de 225 millions de plus par année pour un financement adéquat de leurs activités, la plupart œuvrant en santé et services sociaux Le 30 octobre dernier, le gouvernement québécois annonçait, contre toute attente, dans son document La solidarité : une richesse pour le Québec, une augmentation de 162 millions de dollars répartis sur une période de trois ans.
Pour le Regroupement d’aide aux itinérantes et itinérants de Québec (R.A.I.I.Q), cette annonce est « une avancée pertinente qui (…) permettra de mieux accompagner (les) personnes qui vivent toujours en situation de précarité. » Au Regroupement des organismes communautaires de Québec : « nous saluons les efforts du gouvernement et nous nous engageons à poursuivre les travaux avec la minisrre déléguée aux Services sociaux et à la protection de la jeunesse », note Vicky Brazeau.
Quand au Regroupement québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA), représentant plusieurs milliers d’organismes québécois, il « accueille cette annonce comme étant un pas important dans la bonne direction ». Sur les 162 millions, 120 seront accordés aux groupes en santé et services sociaux. Cependant, Pierre Valois, président du RQ-ACA rappelle que « c’est l’ensemble des organismes d’action communautaire autonome qui doivent obtenir des augmentations de leur subvention, et ce, dans tous les ministères. » Et les groupes de défenses collectives des droits? Quelle part de financement auront les groupes de défenses des droits? Rien n’est encore gagné pour eux. L’État serait-il moins enclin à subventionner ceux-là même qui le critiquent? Ils font pourtant un travail essentiel : ils défendent les droits des prestataires de l’aide sociale, des locataires, des sans-emploi, des consommateurs, des aînéEs, des personnes handicapées, etc.
Ils donnent la parole à ceux et celles qui ne l’ont pas. Ce sont de véritables lieux d’apprentissages et d’expression pour bien des citoyens et des citoyennes, voire le dernier rempart contre la pauvreté et la marginalisation. L’État a tout intérêt à valoriser leur développement et à les financer adéquatement. Pour Vania Wright-Larin du Regroupement d’éducation populaire et d’action communautaire de Québec et Chaudière- Appalaches : « On va y croire (à une augmentation de financement) quand le chèque va être rendu dans le compte. »