Laboratoire musical dans Saint-Sauveur

Publié le 7 février 2014
Le nouveau studio Laboratoire Alchimique sur la rue Saint-Vallier ouest.
Le nouveau studio Laboratoire Alchimique sur la rue Saint-Vallier ouest.

Par Michaël Lachance

Le Laboratoire Alchimique est né de l’ambition de René Talbot, un promoteur, réalisateur, musicien et technicien de son de Québec. Anciennement aux rênes du studio d’enregistrement Sismique, qu’il a fondé et à qui l’on doit, entre autres, le premier album du groupe de Québec « Les Goules » (ancien projet de Keith Kouna), René Talbot a, entre autres, mixé, masterisé et enregistré des Gilles Vigneault et Claude Péloquin. L’initiateur du projet s’est entouré de Frédéric Marquis, un technicien touche-à-tout de Québec et de Marianne Legendre, une musicienne de Québec, qu’on a jadis entendu comme choriste avec Jean Leloup et, plus récemment, avec le groupe reggae « Jay & I ». C’est sur la rue Saint-Vallier Ouest, dans le quartier Saint-Sauveur, qu’ils ont choisi d’y poser tous les équipements.

 

Laboratoire Alchimique est un nom évocateur ; tantôt il invite à l’expérience, au mélange, à l’essai et, tantôt, à la formule magique, celle qui permet de transformer une bonne idée qui a du plomb, en or sur bande sonore. Or, le laboratoire n’est pas un studio d’enregistrement à proprement parler. Ce n’est pas un studio, c’est-à-dire, au sens où il respecte des normes de calibrages acoustiques très mesurées, comme on en retrouve un peu partout, ici et là, pour de l’enregistrement propre et professionnel. C’est un lieu de recherche, c’est un lieu de brainstorming sonore, mais c’est surtout un lieu rare à Québec, un genre de lieu que l’on retrouve dans les contrées sauvages du Québec ou dans la métropole. Visite d’un projet enivrant au centre-ville de Québec, une idée audacieuse, mais, surtout, une initiative de promoteurs musicaux aguerris à Québec, qui démontre que dans Saint-Sauveur, il se brasse du talent, réuni autour d’un lieu chaleureux, un endroit inusité où se côtoient la relève et les professionnels du milieu musical.

Visite exploratoire

Notre première visite, une visite exploratoire, nous fait découvrir les lieux : des murs feutrés, munis de panneaux acoustiques; des micros de toutes sortes, à lampes, à transistors, des micros-cravates, sur pieds, au sol, dans les airs (overhead) ; même – ici, pour les spécialistes – une vieille paire de micros à condensateur Neumann U87, de standard allemand. Pas de doute, nous sommes dans un vrai studio professionnel. Les amplis jalonnent l’endroit un peu partout, des gros amplis vétustes, comme un Darius à lampes du temps de « Gentle Giant », comme des micros standard. Des guitares, ici et là, des percussions, une grosse batterie : il se joue de la musique et fréquemment. D’ailleurs, lors de notre passage, René venait tout juste de terminer les enregistrements des pistes de voix et instruments de la nouvelle chanson thème du carnaval de Québec, revisitée au gout du jour par une pléthore de musiciens amateurs et professionnels de la région de Québec. De même, la gang bien connue d’hommes-orchestres de Québec y a passé la nuit entière à la recherche de nouveaux sons, expérimentaux, pour le prochain spectacle à venir.

Situé au sous-sol de l’ancien immeuble abritant autrefois l’Union Commerciale de Québec, l’endroit rappelle en tous points les studios d’enregistrement traditionnels (sans flafla) que j’ai eu la chance de visiter au cours de mon ancienne carrière de producteur. L’aspect déjanté, au design salon ; l’odeur persistante de boucane et de sueur enchevêtrées est poétique ; la douce poésie d’une soirée passée en studio, entre amis, à fricoter des notes pour accoucher d’une piste (une « take », dans le jargon) qui sera peut-être la bonne, ou pas.

Session d’enregistrement avec Marianne Legendre

Le laboratoire est un lieu parfait pour la pré-production, tout comme il est destiné à l’expérimentation sonore. Bref, un lieu de recherche et de développement musical. Si René Talbot envisage des soirées acoustiques « live » pour expérimenter des morceaux devant un public captif, il n’est pas moins réalisateur et promoteur. En effet, il sévit, en ce moment, sur le prochain album de Marianne Legendre, un projet de longue haleine qui a débuté au studio Sismique et qui réunit la crème des musiciens de Québec, dont feu Bruno Fecteau, qui a laissé quelques « takes » sur son album avant de perdre la vie. L’ex guitariste et chanteuse du groupe « Les démons d’eau douce » prépare un album diapré et nommé « En musicolore ». L’album devrait paraître au printemps. Nous y reviendrons.

 

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