Par Lynda Forgues
L’origine du 8 mars s’ancre dans les luttes des femmes pour le droit de vote, de meilleures conditions de travail et pour l’égalité, au début du XXième siècle. La création d’une Journée internationale des femmes est proposée pour la première fois en 1910 par une socialiste russe, Clara Zetkin. Après la Deuxième guerre, cette journée devient une tradition dans le monde entier. Au Québec, en 1971, le Front de libération des femmes (FLF) lance officiellement, le 8 mars, une campagne nationale en faveur de l’avortement libre et gratuit. Ce lancement est marqué par une marche et un colloque à Montréal. Ce sont ensuite les groupes de femmes, les syndicats et les groupes communautaires qui contribuent à faire de la Journée internationale des femmes une manifestation annuelle, ici comme partout à travers le monde. Luttes contre la discrimination, revendications sociales et pour de meilleures conditions de travail, le féminisme est porté sur la place publique chaque année à la faveur du moment de réflexion et d’action que constitue le 8 mars. Cette journée sera reconnue officiellement par les Nations Unies en 1977.
En 1979, la une de Droit de parole illustrait la lourdeur des tâches ménagères qui incombaient aux femmes. Comme nous l’apprend une étude internationale récente, cette question est loin d’être résolue, 35 ans plus tard. Le féminisme d’hier, celui d’aujourd’hui, celui d’antan est toujours le même, quoique certains essaient de nous faire croire le contraire. On entend parfois qu’il était correct et juste d’être féministe dans le passé, mais qu’aujourd’hui, il faudrait se calmer. Ne nous leurrons pas. Ceux qui nous servent ce sermon aujourd’hui, sont faits du même bois que ceux qui s’en prenaient, hier à nos mères et nos grands-mères.
Le féminisme a toujours été attaqué, moqué, vilipendé. Hier comme aujourd’hui, la lutte pour l’égalité est toujours combattue par qui craint de perdre ses privilèges. L’équité salariale n’est pas atteinte et le droit à l’avortement jamais acquis. Reprenons le slogan du FLF, «Québécoises deboutte !».