Encore des consultations bidon dans Saint-Roch?

Publié le 16 novembre 2014

 

Histoire à peine romancée du PPU dans Saint-Roch. Illustration: Mabou
Histoire à peine romancée du PPU dans Saint-Roch. Illustration: Mabou

Par Marc Boutin

Citoyennes et citoyens de Saint- Roch, un autre projet particulier d’urbanisme (PPU) va bientôt vous tomber dessus. À la fin, c’est le quartier au complet que la Ville aura soustrait aux règles de la démocratie participative en matière d’urbanisme. Finie la possibilité pour les citoyens de signer un registre pour tenir un référendum, comme ça se fait (encore) en Haute-ville quand un gourmand promoteur veut outrepasser les limites du zonage.

Pourquoi un autre PPU à Saint-Roch si peu de temps après la grogne populaire qui a suivi celui de 2012 ? Certainement pas parce que des citoyens en ont fait la demande. C’est parce que des promoteurs gourmands frappent aux portes du pouvoir municipal pour se plaindre du zonage trop restrictif dans le quartier.

Kevlar, ainsi que des compagnies proches de Kevlar, comme le dévoilait Valérie Gaudreau dans Le Soleil du mercredi, 29 octobre, se sont inscrites au registre des lobbyistes pour faire monter les limites de hauteur de 4 à 20 étages sur les terrains vagues qui longent la rue Saint-Vallier. GM Développement (cette même compagnie qui a poursuivi des citoyens ayant osé diffuser des dessins de ses misérables projets de tours) veut construire un dix étages sur la rue Caron. Ces promoteurs, et certainement d’autres plus discrets, veulent changer les règles du jeu? Or, quoi de mieux qu’un PPU pour les satisfaire! Ça, ça s’appelle « avoir l’écoute de la Ville ».

Bien entendu, en annonçant la nouvelle au Conseil de quartier le 30 octobre dernier, la conseillère Chantal Gilbert a laissé entendre que la Ville allait procéder autrement, que la consultation des groupes témoins allait se faire « en amont » des consultations officielles, que le processus serait cette fois-ci très différent. C’était presqu’un aveu de culpabilité, comme si elle avait dit « cette fois-ci, nous allons vous écouter ».

Craignez l’eau froide citoyens échaudés !

Le problème du dernier PPU n’est pas que les citoyens ont été consultés au mauvais moment dans le processus, c’est qu’ils n’ont pas été écoutés. En effet, des centaines de citoyens présents à la soirée de consultation au club de tennis Victoria, et de multiples organismes qui les représentaient, sont venus dire aux élus (Madame Gilbert et Monsieur Picard) qu’ils voulaient que le développement de Saint-Roch se fasse dans le respect d’un environnement urbain, avec un zonage résidentiel de 3 étages et demi. Or, cette majorité écrasante n’a pas été écoutée par le maire. En revanche, les promoteurs, qu’on pouvait compter sur les doigts d’une seule main et qui voulaient faire sauter les règles du zonage, ont eu toute son écoute.

Tant que les représentants de la Ville n’admettront pas que le vrai problème des PPU est l’absence de respect envers la majorité — et donc envers la démocratie — quand vient le temps d’en tirer des conclusions, les PPU resteront un guet-apens pour les citoyens qui, parce qu’ils aiment leur quartier, s’échinent à écrire et à présenter des mémoires. Citoyens, citoyennes, il vaut mieux écrire dans des journaux sympathiques ou, encore, descendre dans la rue, là où s’établissent les vrais rapports de force.

Commentaires

  1. C’est clair (ça a
    été dit publiquement!) que le PPU 2 était prévu depuis le PPU 1 et que les
    promoteurs le voulaient rapidement. Quant à l’ « attention » portée à la majorité des recommandations et mémoires… absence d’écoute, vous avez tout à fait raison. Toutefois, les citoyens de Saint-Roch n’ont-ils pas intérêt à faire entendre leur voix partout, par tous les moyens? En participant aux consultations
    non pas par naïveté ou par « obéissance », mais comme on suit les campagnes électorales et on va aux urnes malgré une part de pessimisme, d’échaudement.
    Pour ne pas laisser l’« autre voix » prendre toute la place(comme elle l’a fait lorsqu’il y avait moins de mobilisation citoyenne dans le quartier) et
    par solidarité entre alliés (nécessaire devant un pouvoir qui règne par la division).
    En saisissant aussi l’espace offert par les journaux sympathiques, la rue et
    toute autre opportunité…

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