Par Les AmiEs de la Terre de Québec
Dans un contexte où la spéculation immobilière triomphe, où le droit au logement est sans cesse bafoué et l’accès à la terre de plus en plus difficile, la solution pourrait-elle nous venir des États-Unis sous la forme de ce qu’on appelle là-bas et en Europe les Community Land Trusts ?
Puisant leurs racines dans la tradition autochtone et la pratique ancestrale des terres communales (commons) de la Nouvelle-Angleterre, les fiducies foncières communautaires (FFC) visent à développer un mode de propriété qui protège la terre au bénéfice de ceux et de celles qui y vivent et qui l’exploitent, et non pas de ceux et de celles qui l’acquièrent dans le seul but de s’enrichir. Les textes regroupés dans le Manuel d’antispéculation immobilière définissent le modèle des FFC et fournissent des outils pour mettre en branle ce type d’initiatives qui allient propriété collective de la terre et propriété individuelle du patrimoine bâti, tout en favorisant la mise en commun des gains résultant de l’effort collectif. L’ouvrage est bonifié par un aperçu de ce qui se fait à l’heure actuelle en Belgique et en France.
En mettant l’accent sur la conservation de la nature, le respect de la terre et le développement communautaire, en proposant des prix abordables pour se loger et en protégeant la propriété contre la spéculation immobilière pour les générations à venir, le modèle des FFC est appelé à jouer un rôle grandissant dans les prochaines décennies. Le Manuel d’anti-spéculation immobilière risque de s’imposer rapidement comme un ouvrage de référence, et les FFC de constituer un antidote à la logique spéculative qui gangrène les marchés immobiliers et fonciers traditionnels.