Par Bernard St-Onge
J’ai bouffé Schizographie en 90 minutes, le vendredi 7 novembre 2014, soit le lendemain de son lancement non officiel qui coïncidait avec le 25e anniversaire du Pavois. On peut qualifier ce livre de récit narratif à saveur littéraire comme l’indique le sous-titre : «Journal ».
J’ai griffonné au plomb un peu partout dans mon exemplaire dédicacé quand…
…quand je découvrais de petites perles d’une belle main d’écriture remplie d’images originales, de métaphores, de tournures de phrase et d’esprit, le tout ponctué d’un vocabulaire recherché. On m’a fait remarquer, par la suite, que le style témoignait que l’auteure avait beaucoup lu par le passé et j’abonde en ce sens. …quand j’étais happé par quelques éléments de son parcours de vie, allant de l’âge de six à trente-quatre ans, qui m’a permis de découvrir différentes facettes d’une fille ado femme qui affronte les épreuves avec résilience et goûte pleinement aux événements heureux lorsqu’ils se présentent. …quand je tombais sur des descriptions de symptômes qui me rejoignaient. Je n’aurais pu mieux décrire ces états, cette condition.
…quand je lisais à propos « des voix » qu’elle entend et qu’elle transforme en personnages qui lui font passer de bons et de moins bons quarts d’heure, avec lesquels elle chemine tout au long du récit. Des voix qui lui ont dicté, entre autres, un « énorme » roman de plus de 700 pages (à paraître).
…quand j’étais touché par : « Les fous de haut niveau… » qui, selon moi, représentent, démontrent, imagent, et expliquent le mieux le livre. Ce passage d’une page et demie pourrait être lu en entrevue à la radio ou sur une scène en performance pendant trois minutes. Beaucoup de gens se reconnaitraient comme solidaires de ces « fous de haut niveau ».
Schizographie, qui veut dire « écrire avec l’esprit scindé », se lit comme un suspense. On veut savoir, au fil des pages, ce qui arrivera à l’héroïne, l’auteure qui se débat avec les hauts et les bas d’une vie diagnostiquée parfois bipolaire et parfois schizophrène, avec tout ce que cela implique de médications, de souffrances, de joies et de spécialistes. On comprend un peu comment elle jouit de la « manie, sa meilleure amie ». Nous sommes les témoins privilégiés du cheminement d’une personne valeureuse en quête de bonheur, et de comment un processus d’écriture peut être salvateur. Milady Johnson « écrit pour se démêler ». Elle invente des fictions qui se matérialisent dans sa vie quelques mois plus tard, à sa grande surprise.
Schizographie est disponible à la librairie Pantoute et sur le site editions L’hybride. com. Les Éditions L’Hybride sont une nouvelle version des anciennes Éditions du Pavois du très regretté éditeur Claude Bussières. Schizographie est la première parution de la nouvelle maison.
Le Pavois est un organisme sans but lucratif dont la mission est la réinsertion socioprofessionnelle de personnes vivant avec une problématique en santé mentale.