Le 1er mai à Québec

Publié le 15 mai 2015

manif 1er mai 3 Repacpar Lynda Forgues

 

En ce 1er mai 2015, ça a bougé partout, donc aussi à Québec. La première grève de l’histoire du communautaire les a fait se mobiliser, soulignons leur détermination; ils étaient dès le matin sur les piquets, en plus d’organiser 10 zones de grève à travers toute la grande région jusqu’à Charlevoix et Chaudière-Appalaches.
Bannière Educa pop
Côté cégeps, les profs de Garneau et Limoilou avaient voté pour la grève en ce jour du 1er mai. À Garneau les étudiantEs tenaient même une occupation sur le terrain depuis 2 jours. Après avoir été menacés de sanctions, comme leur fédération syndicale se pliait aux ordres et appelait à respecter l’injonction, les profs de la région ont renoncé à leur journée de lutte, non sans faire un piquetage symbolique.

blocage boul laurier intersyndical
Le boulevard Laurier a été bloqué par 500 syndiquéEs en après-midi alors que c’était le pont qui était visé. Ben voyons-donc! Quand on veut bloquer le pont, il faut le prendre par les deux bouts en même temps. Pensez-y la prochaine fois pour plus d’efficacité.

Manif illégale
Dans l’après-midi, une manif illégale est partie de la place d’Youville, à contresens sur la rue Saint-Jean, afin d’aller rejoindre la zone de grève du Faubourg Saint-Jean-Baptiste. Était-ce les slogans anticapitalistes qui dérangeaient alors que toutes les actions depuis le matin, même les plus perturbatrices, avaient été tolérées sans problème par le SPVQ? Toujours est-il que la police est débarquée avec des forces démesurées pour une marche d’à peine 500 mètres. maif illégale 3 CompopLes protestataires sont quand même parvenus jusqu’au Compop où la force constabulaire a déclaré illégal un rassemblement de piétons sur une rue partagée, à moitié piétonnière, bloquée de surcroit par les auto-patrouilles. Le ridicule de la situation a fini par sauter aux yeux des autorités quand le Compop leur a montré le permis de zone de grève qui allait se dérouler dans la rue… Y a pas eu d’arrestations!
En après-midi, le SPGQ (Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec) est allé manifester au bureau du Parti libéral et les garderies en milieu familial, CSN, ont aussi fait grève une demi-journée.

 

Manif du 1er mai
En début de soirée, c’était la plus belle manifestation du 1er mai qu’on n’ait vue à Québec depuis longtemps, variée, même si les centrales syndicales, très actives en journée, brillaient par leur absence. À la fin de la marche festive, un contingent plus animé et uni que les autres a déployé ses bannières et initié un sit-in à l’intersection de Charest et de la Couronne. Beaucoup de manifestantEs se sont joints au mouvement, qui avec bannières, vélos, pancartes, et bientôt la fanfare Tint(A)nar s’est mise à animer l’activité durant près d’une heure.

blocage Rue 1er mai 1 Gappa
Pendant qu’à Montréal c’était la répression la plus brutale contre tout ce qui se trouvait au centre-ville, à coups de matraques, gaz, à poings et vélos, le SPVQ décida d’y aller avec circonspection, cette fois-ci, contrairement au mois de mars. Même lorsqu’ils vidèrent la rue et que les protestataires jouèrent aux 4-coins sur le signal piétons pendant un moment, la police resta patiente.blocage 1er mai 3
Mais la couverture médiatique du 1er mai à Québec fut très discrète malgré la présence des reporters et photographes de tous horizons à chacun des événements. On donna par contre la parole au maire Labeaume qui déplora – faut-il s’en étonner – le blocage de ses chères automobiles. Il faut croire que ça manquait de vitres cassées, de sang répandu, d’arrestations, pour valoir la peine d’une image ou d’une ligne dans nos médias locaux.

 

À la course à l’événement spectacle, la mobilisation populaire ça ne gagne pas une première place !

 

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