Le 27 mai dernier, le Réseau de transport de la Capitale (RTC) a annoncé une nouvelle hausse du tarif général de 2,75 $, une augmentation de 2,9 %. Le laissez-passer passera donc de 81,25 $ à 84,00 $ à compter du 1er juillet. Cette décision administrative a pour conséquence d’interdire l’accès à un nombre croissant de citoyens à un service public essentiel (jusqu’à 12 % de la population de Québec est considérée à faible revenu). C’est pour dénoncer cette hausse que le Comité du CAPMO pour l’accessibilité sociale au transport en commun a organisé une action le 9 juin dernier, face au Centre d’information du RTC, au coin des rues Honoré-Mercier et Saint-Joachim.
Pourquoi refuser la hausse ?
Nous avons invité la population à s’exprimer à propos de cette augmentation, en participant à une activité : « Porteur de parole ». Concrètement, nous proposions aux gens d’inscrire sur un carton leur réponse à la question suivante : « Pourquoi la hausse des tarifs de transport en commun vous indigne ? » En tout, une cinquantaine de personnes se sont prêtées à l’exercice; certaines, n’étant même pas au courant de ce changement, ont vivement exprimé leur désaccord. Cette action s’inscrit dans une volonté de sensibilisation de la population et des pouvoirs publics afin qu’ils tiennent compte des capacités réelles des gens d’accéder à ce service essentiel. Par «accessibilité sociale», nous entendons un coût abordable pour les personnes à faible revenu et des parcours accessibles à des fréquences suffisantes dans les secteurs où elles vivent; dans le centre ville comme en périphérie où plusieurs vont s’établir pour trouver des logements plus abordables.
Pas d’équité sociale
À l’automne 2014, inspirés d’une action menée à Calgary, nous avons débuté une enquête participative visant à documenter les impacts des augmentations annuelles et du manque de service dans certains secteurs sur la mobilité des personnes à faible revenu. Constatant que le droit à la mobilité n’est pas reconnu par le RTC, nous avons organisé des ateliers dans différents groupes du centre ville ainsi que dans des secteurs situés en périphérie. Pourtant, dans son Plan de Mobilité durable, la Ville de Québec mentionne que : « L’une des raisons principales qui l’a conduite à son élaboration est d’assurer l’équité sociale… ». À la lumière des témoignages et des données que nous avons rassemblées jusqu’ici, force est de constater qu’il n’y a pas eu de mesures concrètes mises en place pour atteindre cet objectif !
Il y a des solutions
À Calgary, grâce à une mobilisation populaire initiée par une enquête participative, la tarification sociale a été instaurée en 2005. Depuis 2008, elle est financée à même le budget général de transport de la ville. Désormais, les élus sont davantage sensibilisés au caractère fondamental du droit à la mobilité et la politique de tarification sociale a été élargie à une plus grande part de la population. Nous pensons qu’à Québec, il est aussi nécessaire d’en arriver à l’instauration d’une telle politique.
Mobilisons-nous
Comment organiser cette mobilisation ? Nous croyons qu’elle s’effectue d’abord à partir des groupes de base ou des organismes que nous avons rencontrés. Nous voyons qu’un des rôles du CAPMO est de soutenir et d’encourager l’appropriation de l’enjeu de l’accessibilité sociale au transport en commun et la mise sur pied d’actions locales. Vient ensuite la possibilité de réunir ces différents groupes pour se concerter et porter ensemble certaines revendications régionales auprès de nos élus. Les résultats de notre enquête seront présentés lors d’une assemblée publique qui se tiendra à l’automne. Bienvenue à tous et à toutes !