La lutte contre l’austérité et pour la justice sociale se conjugue avec celle contre les bouleversements climatiques.
Par Nathalie Côté
La rentrée sociale est déjà bien entamée avec plusieurs marches, dont la manifestation du 3 septembre de la Coalition pour la justice sociale. Rassemblés devant le parlement, les manifestants dénonçaient les intentions, écrites dans le ciel, de l’actuelle Commission Godbout sur la fiscalité : réviser le système fiscal pour le mettre au service des plus fortunés au détriment des programmes sociaux.
De Montréal et de Québec, 300 personnes se sont ainsi retrouvées devant l’Assemblée nationale pour ensuite faire une courte marche vers le ministère du Revenu. Le milieu syndical (la Fédération des infirmières (FIQ) notamment) marchait avec les groupes communautaires. Les étudiants et les étudiantes étaient aussi présents pour dénoncer les politiques antisociales des gouvernements. Claudia Cachay, de l’ASSE, a affirmé, émue : « c’est le moment de nous mobiliser pour quelque chose de plus grand. Ce n’est plus le temps d’attendre, l’austérité est devant nous et nous attaque. »
La dénonciation des mesures d’austérité des libéraux surgit de toutes parts. Ils ont été des milliers, parents unis avec les professeurs, à faire des chaines humaines, le 1er septembre, pour montrer qu’ils ont leurs écoles à coeur. D’autres actions similaires sont prévues le 1er octobre prochain. Les professeurs dénoncent aussi les coupes en éducation. Ils seront des dizaines de milliers en grève le 30 septembre. La lutte continue contre les coupes des libéraux de Couillard; même la campagne électorale fédérale ne peut nous la faire oublier.
Le gouvernement de Philippe Couillard menace de coupes tous les groupes de défense de droits. Une action est organisée le 30 septembre prochain pour dénoncer ces coupes dans les services publics et les programmes sociaux. La population est invitée à se solidariser avec les groupes communautaires qui demandent un financement adéquat et la reconnaissance de leur travail. L’action non violente prendra la forme d’un blocage des entrées du Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale. Les groupes communautaires participeront aussi aux journées de grève pour continuer à se faire entendre par le gouvernement.
En plus des mesures d’austérité, le gouvernement Couillard continue de dérouler le tapis rouge aux gazières et aux minières. À l’Assemblée nationale du Québec, comme au Parlement fédéral, les politiciens n’ont pas changé de façon de voir. La désespérante attitude de l’administration Labeaume en matière de transport en commun en témoigne aussi. À Québec, on élargit encore les autoroutes pour plus de voitures, sans égard à la santé publique.
Mais de plus en plus de voix dissidentes se font entendre et on imagine un monde autrement. C’est le cas des signataires des manifestes publiés récemment, par exemple, Élan global et Un grand bon en avant, paru le 15 septembre.
Les signataires dénoncent la classe politique canadienne qui ne prend pas position contre les bouleversements climatiques et continue de vouloir imposer des mesures d’austérité en coupant dans les services publics et en subventionnant les énergies fossiles. Ils écrivent : « Nous déclarons que l’austérité — qui s’en prend systématiquement aux secteurs consommant peu de carbone, comme l’éducation et la santé, tout en affamant les transports publics et en imposant de dangereuses privatisations dans le secteur énergétique — est une forme de pensée fossile qui menace la vie sur Terre. » Dans l’urgence d’agir, les signataires du manifeste dénoncent une « crise fabriquée », alors que des fortunes personnelles ne cessent de croitre. Le manifeste est signé par Naomi Klein, Gabriel-Nadeau-Dubois, Léonard Cohen, et des centaines d’autres. Droit de parole vous invite à le lire et le signer à l’adresse : Leapmanifesto.org.