Par Nathalie Côté
À chacune des municipalités visitées au Québec, l’équipe d’experts de TransCanada rencontre des opposants à leur projet. Une quarantaine de personnes se sont rassemblées à Lévis devant l’hôtel Four Points, le 12 novembre, pour dénoncer le projet d’oléoduc sur leur territoire.
Après le passage à Témiscouata, à Trois-Rivières, puis à Saint-Augustin-de-Desmaures où la police a interdit l’accès aux manifestants à l’«exposition», à Lévis, plusieurs citoyens contre l’oléoduc ont pu aisément entrer dans la salle. La soirée s’est déroulée dans le calme, avec un service d’ordre discret, mais très imposant, prêt à intervenir en cas de perturbation.
Les quelques opposants au projet qui se sont introduits à l’intérieur, ont discuté poliment avec le personnel de TransCanada qui refusait d’aborder les questions autres que techniques ou tout sujet remettant en cause le projet : la question des changements climatiques, comme celle des gaz à effet de serre produits par l’exploitation des sables bitumineux.
Cette tournée de TransCanada dans plusieurs municipalités canadiennes, traite essentiellement de sécurité, avec plusieurs maquettes à l’appui, représentant là, un pipeline en construction, ici les méthodes de captation du pétrole en cas de déversement, etc. Sur place, les citoyens pouvaient aussi voir des échantillons d’acier d’un oléoduc et consulter de nombreux dépliants. La compagnie n’a rien négligé. Un camion d’intervention en cas de déversement était aussi stationné devant l’hôtel où se déroulait la soirée pour montrer que la compagnie est prête à toutes éventualités.
Le porte-parole de TransCanada, Tim Duboyce était sur place, ainsi que plusieurs techniciens et ingénieurs pour répondre aux questions des résidants. En plus des manifestants, une quarantaine de personnes de la région se sont déplacées. Des citoyennes de St-Charles et de Saint-Raphaël ont voulu en savoir plus sur la manière qu’entend prendre TransCanada pour traverser les rivières de leurs municipalités ( la rivière Sud, notamment). Elles n’ont pas obtenu de réponses précises à leurs questions.
Les manifestants de Stop-Oléduc Ile d’Orléans et Coule pas chez nous distribuaient leur propre documentation sur les risques élevés liés à la construction d’un oléoduc sous le fleuve. Ils rappellent que selon l’Institut Polaris: «Les oléoducs de TransCanada qui transportent du gaz et du pétrole fuient. Depuis 2010, la compagnie a rapporté 152 déversements de pétrole.» En outre, selon une étude réalisé par Entec, la traversée des rivières des Outaouais et Etchemin serait «infaisable», comme le rappelait le Soleil en novembre 2014. Au Québec, le tracé de 700 km traverserait 71 municipalités et 256 cours d’eau.
Stop-oléoduc Île d’Orléans travaille avec la fondation Coule pas chez nous et s’oppose au «transit du pétrole bitumineux à travers le Québec, par quelque moyen de transport que ce soit. »
Les «journées de la sécurité et des interventions d’urgence» de TransCanada se poursuivent, et la prochaine c’est lundi le 16 novembre, à Saint-Onésime-d’Ixworth.
STOP-oléoduc Montmagny-L’Islet, STOP-oléoduc Kamouraska et la Fondation Coule pas chez nous invitent la population à un rassemblement et une prise de parole citoyenne devant les portes ouvertes de TransCanada, lundi 16 novembre à 18 h à la Salle municipale (12, rue de l’Église) à Saint-Onésime-d’Ixworth, à 7 km au sud de La Pocatière.