Par Jonathan Carmichaël
Dernièrement, la Régie du logement publiait les estimations moyennes d’augmentation de loyer pour 2016. Comme chaque année, les lobbys de propriétaires immobiliers ont déchiré leur chemise, les indices suggérés par la Régie étant, à leurs yeux, beaucoup trop bas. Pourtant, quand on constate la flambée du prix des loyers dans la région de Québec, ces larmoiements ont de quoi surprendre…
Selon les plus récentes données publiées par la Société canadienne d’hypothèques et logement (SCHL), la région de Québec détient le « record » des loyers les plus chers de la province. Un quatre et demi s’y loue 788 $, soit 52,1 % plus cher qu’en 2000. La situation n’est guère plus reluisante quand on jette un œil du côté des grands logements. Pour un logement de trois chambres et plus, un ménage locataire de Québec déboursera en moyenne 930 $ par mois. Si on restreint la recherche au secteur Haute-Ville, le loyer moyen est de 1143 $ !
Depuis plusieurs années, le Regroupement des comités logement et association des locataires du Québec (RCLALQ), dont le BAIL fait partie, compile des données sur les hausses de loyer. Tous les ans, le constat est à peu près le même : en tenant compte des indices de la Régie du logement, des variations de taxes foncières et scolaires et des travaux majeurs effectués, neuf locataires sur dix reçoivent une hausse de loyer abusive.
Les hausses sont plus élevées que celles obtenues en appliquant les règles actuelles de fixation des loyers. Selon la compilation du RCLALQ, les hausses demandées par les propriétaires sont environ trois fois trop élevées. Pour un contrôle des loyers Pour contrer les abus des propriétaires, le RCLALQ réclame depuis longtemps un contrôle obligatoire et universel des loyers.
Le 20 janvier dernier, des groupes ont manifesté à Châteauguay et à Québec, devant les bureaux de Pierre Moreau, alors ministre responsable des questions liées à l’habitation. Ils étaient mobilisés afin de rappeler cette revendication historique portée par le mouvement des locataires.