Par Nathalie Côté
Le 7 février dernier, le maire de Québec, Régis Labeaume, rencontrait le maire de Calgary et donnait son approbation au projet de construction du pipeline de TransCanada.
Cette prise de position a indigné les membres de Stop-Oléoduc Capitale-Nationale: «Nous, on ne veut pas s’en prendre à Régis Labeaume en particulier», explique Michel Martin, porte-parole du groupe de citoyens, «on demande qu’il y ait une consultation de la communauté métropolitaine de Québec (CMQ), comme il y en a eu pour la Communauté métropolitaine de Montréal.
Les villes de Lévis, de la Côte-de-Beaupré, de l’île d’Orléans, du comté de la Jacques-Cartier font partie de la communauté urbaine de Québec et plusieurs d’entre elles seraient touchées directement par l’actuel tracé du projet de TransCanada.
«Une consultation serait plus représentative et plus démocratique», affirme Michel Martin. «Il y a des enjeux communautaires; par exemple, la prise d’eau potable de Québec est aux limites de Cap-Rouge», précise-t-il.
«Il est clair qu’il ne s’agit pas d’un simple problème de relations publiques de TransCanada, comme semble le croire monsieur Régis Labeaume. Si les Québécois et les Québécoises sont de plus en plus nombreux à s’y opposer, c’est avant tout parce qu’ils ont compris qu’on ne peut lutter efficacement contre les changements climatiques, tout en continuant à favoriser ce type de projet», peut-on lire dans le communiqué de Stop Oléoduc.
L’argument voulant que TransCanada ait mal informé les gens sur son projet de pipeline laisse, en effet, Michel Martin perplexe : «TransCanada s’en vient avec une nouvelle équipe, québécoise cette fois. Leur stratégie, c’est de dire : On est du monde d’ici…» Le messager change, mais le message reste le même.
Stop-Oléoduc invite la population de la région de Québec à se présenter au conseil municipal, lundi prochain dès 16 heures 30, pour s’inscrire à la période de questions et faire du piquetage devant l’Hôtel de Ville. Les citoyens rassemblés demanderont à l’administration Labeaume une consultation régionale sur le projet de pipeline.
«L’avenir n’est définitivement plus dans les énergies fossiles, mais dans les solutions vertes et durables. Les municipalités ont un rôle immense à jouer dans la transition énergétique. Or, la CMQ accuse un retard considérable dans la planification d’une telle transition», ajoute le porte-parole de Stop Oléoduc Capitale-Nationale.
L’étude du projet de pipeline de TransCanada se déroulera lors des consultations du Bureau des audiences publiques sur l’environnement (BAPE), qui débute le 7 mars prochain à Lévis. Les audiences se dérouleront en présence du promoteur, d’experts et d’organismes ressources qui prendront la parole sur les différents thèmes entourant les enjeux. Les gens de Stop-Oléoduc y seront.
En 2014, après les consultations du BAPE sur l’exploitation du gaz de schistes dans la vallée du Saint-Laurent, le gouvernement libéral a été contraint de renoncer à soutenir le développement des projets polluants que rejetait aussi, à l’époque, une grande partie de la population.