Par l’équipe de Droit de parole
Il y a trois ans, pendant le court passage du gouvernement Marois à l’Assemblée nationale, les fonctionnaires du Ministère de la Culture et des Communications avaient annoncé à l’équipe de Droit de parole que son budget risquait d’être amputé de 10 000 $. Quelques années plus tard, les libéraux passent à l’action et décident de la mettre en application, remettant ainsi en question la survie du journal communautaire le plus ancien du Québec.
Mais plus encore, on apprenait en décembre dernier que la coupe serait beaucoup importante que celle prévue par les péquistes. En effet, les deux tiers de la subvention annuelle versée au journal seraient maintenant menacés.
Cette mesure d’austérité, si elle est appliquée dans le cadre de la prochaine entente triennale commençant en juin, risque de porter atteinte à la publication même du journal.
Comble de l’absurde, le Ministère de la Culture et des communications du Québec vient d’octroyer, en février dernier, une subvention de 14 000 $ pour la mise à jour du site web du journal. Même si l’équipe de Droit de parole salue le fait que la modernisation du journal soit soutenue par l’État, les coupures annoncées mettent en péril le maintien du poste de coordonnatrice et l’impression papier. Ça servira à quoi d’avoir un site web, si on n’a plus de journal ?
Droit de parole a été pendant plusieurs années supporté par le Ministère de l’Éducation, entre autres parce qu’il est non seulement un journal communautaire, mais aussi un outil d’éducation populaire et un moyen d’expression et d’information pour les résidants des quartiers centraux.
Le fait que le financement du journal ne dépende plus, depuis les années 1990, que du ministère de la Culture et des Communications, n’avait été accepté qu’à la condition que puisse être maintenu son financement. Aujourd’hui, le gouvernement renie sa parole et supprime ainsi les deux tiers de la subvention. La diffusion du journal papier dans les quartiers centraux, auprès d’une population souvent défavorisée, demeure fondamentale. C’est devenu le seul journal que cette population reçoit gratuitement.
Pour maintenir sa vocation, l’équipe de Droit de parole refuse d’accepter cette énième mesure d’austérité, qui va, au final, mettre fin à la diversité de points de vue que garantit le journal dans un contexte de monopole médiatique. N’est-il pas un des seuls médias à questionner ouvertement l’administration municipale actuelle? La survie de Droit de parole dépend du soutien de l’État et de celui de son lectorat. Il est le dernier journal communautaire et autonome à Québec.