Par Marie-Hélène Boucher
De plus en plus de gens commencent à s’apercevoir que le mode de vie des sociétés occidentales est dramatique- ment dommageable pour la planète et entraîne des inégalités sociales importantes qui ont pour résultat de condamner certaines personnes à vivre dans la pauvreté. Cette réalité est intolérable et des alternatives commencent à faire leur apparition dont l’agriculture urbaine.
L’agriculture urbaine consiste à faire pousser des plantes comestibles dans divers lieux de la ville, des espaces inutilisés comme des balcons, des cours de logis, ou dans des espaces vagues comme les parcs ou les toits d’entreprises. L’agriculture urbaine se pratique aussi souvent dans des jardins collectifs ou communautaires. Un jardin collectif est une parcelle de terre cultivée conjointement par toutes les personnes qui en sont membres. Les membres d’un jardin collectif décident tous ensemble des plantes qui vont être cultivées, effectuent les travaux de jardinage et se partagent les récoltes. Devenir membre d’un jardin collectif peut être parfait pour les personnes inexpérimentées en horticulture, car cela permet d’échanger avec les autres et favorise le partage des connaissances. À Limoilou, il est possible de s’inscrire en téléphonant au jardin collectif du Patro Roc-Amadour ou aux Ateliers à la Terre du Centre Jacques-Cartier.
Un jardin communautaire est composé de plusieurs parcelles qui peuvent être louées pour être cultivées par un individu. Les coûts pour devenir membre de ce type de jardin varient habituellement entre 15 et 30$ par année. Pour s’inscrire, il faut remplir et envoyer un formulaire disponible sur le site Internet de la Ville de Québec, dans la section jardin communautaire. Ceci permet d’être inscrit sur une liste d’attente pour avoir accès à une parcelle d’un jardin lorsqu’il y en aura de disponible. Il n’est pas possible, par contre, d’être sur plusieurs listes d’at- tente en même temps. De plus, les jardins communautaires sont gérés par un conseil d’administration dont peuvent faire partie les membres intéressés à s’impliquer.
Certains organismes, comme Craque- Bitume ou les Urbainculteurs, peuvent également aider les gens à pratiquer l’agri- culture urbaine. D’abord, Craque-Bitume, situé à Limoilou, est un organisme qui offre des formations et des conseils pratiques sur l’agriculture urbaine ainsi que sur le compostage. De plus, celui-ci participe aussi à mettre en place divers projets de jardins collectifs et communautaires à Québec. Craque-Bitume offre également des formations et des conseils pour vivre de façon plus écologique. Pour leur part, les Urbainculteurs offrent également des formations sur l’agriculture urbaine et participent à mettre en place des jardins urbains pour diverses institutions et commerces comme des restaurants, hôtels, bars, organismes communautaires et même l’Assemblée nationale à Québec. Cet organisme mise sur tous les espaces libres comme les toits, les terrasses et le ras du sol, pour créer des jardins. Il est également bien connu à Québec pour sa boutique dans la Basse-Ville, sur la rue Saint-Paul, où il est possible de trouver des semences et tout ce qui est nécessaire pour démarrer son jardin urbain.
De plus, il ne faut pas oublier qu’un autre avantage de l’agriculture urbaine est de permettre de se nourrir d’aliments qui n’ont pas été arrosés de pesticides néfastes pour la santé, et cela à un coût relativement peu élevé. L’agriculture urbaine permet également de réaliser des économies assez importantes, car cultiver sa propre nourriture permet de sauver beaucoup de sous si on sait bien s’y prendre. Les légumes peuvent se conserver au congélateur toute l’année, alors il est possible de sauver de l’argent une bonne partie de l’année en ne cultivant que pendant l’été. Encore mieux, il est aussi possible de continuer à faire pousser certaines plantes en hiver, à l’intérieur de chez soi, ce qui permet également d’économiser toute l’année.
Il est également important de ne pas oublier qu’un autre avantage de l’agriculture urbaine est de réduire sa production de déchets et de contribuer, en mangeant des produits locaux, à opter pour un choix bénéfique pour l’environnement, car les aliments n’ont pas été amenés sur de longues distances par divers moyens de transport polluants, au contraire des aliments qui se retrouvent dans les épiceries qui ont parfois traversé des mers et des continents. L’agriculture urbaine peut représenter un choix écologique très intéressant sur lequel nous devrions miser, car ce type d’agriculture ne repose pas sur l’utilisation excessive de produits polluants comme des engrais chimiques et des pesticides. Par conséquent, nous devrions considérer cette option avec intérêt étant donné que, bientôt, la dégradation de notre environnement atteindra un point de non-retour ce qui devrait nous pousser à changer notre façon de vivre pour le bien des générations futures.