Par Lynda Forgues
Le samedi 15 octobre, quelques douzaines d’islamophobes d’un peu partout au Québec s’étaient donné rendez-vous sur la colline parlementaire pour crier haut et fort qui leur crainte, qui leur haine, à l’endroit de personnes qu’ils n’ont jamais rencontrées.
Dans la capitale, le rapport du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) aux manifestations est régi par une force assez mystérieuse, un curieux mélange de Règlement sur la Paix et le bon ordre, de préjugés ancrés, d’habitudes séculaires, et de pouvoir discrétionnaire. Tout cela chapeauté par une mairie assez laxiste en ce qui regarde les égarements de son corps policier.
On se souvient que le 30 septembre dernier, une manifestation pacifique du mouvement communautaire regroupant plus de 100 personnes, ayant divulgué son itinéraire, s’est vu interdire par le SPVQ de prendre la rue. Le maire Régis Labeaume n’y a pas vu de problème et a même répondu, en conférence de presse, au journal Droit de parole, que telle attitude de la police c’était normal parce que, et je cite : « La rue c’est dangereux ».
Et voilà que deux semaines plus tard, une manifestation au sein de laquelle on donnait libre cours à des slogans haineux et racistes, bien moins nombreuse que la manifestation communautaire, pouvait prendre toute la rue Jacques-Parizeau, puis la moitié de Grande-Allée, et être bien encadrée de plusieurs voitures de police pour la circulation, alors qu’un groupe anti-immigration d’extrême- droite, Soldiers of Odin, assurait le service d’ordre de la marche, de concert avec le SPVQ.
Fort heureusement, deux dizaines d’antifascistes sont venus montrer leur désaccord avec le discours d’intolérance. Le cordon de police était tourné face aux antifascistes, comme de bien entendu.
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