Par Lynda Forgues
Entrevue avec Izabelle Desroches et Laurence Tremblay du Comité Femmes Université Laval, après le
rassemblement de mercredi sur le campus, (reportage photo D-Max Samson) rassemblement «Sans oui, c’est non» qui avait pour but d’exprimer soutien et solidarité aux victimes d’agressions subies la fin de semaine précédente. Cet appel avait été lancé par Thierry Giasson, un professeur en sciences politiques qui avait exprimé sa réprobation de l’attitude du recteur Denis Brière. Le Comité Femmes de l’UL a organisé le même soir une vigile féministe au sein de ce grand rassemblement qui a réuni plus de 500 personnes.
Q: Qu’avez-vous pensé de la réponse de la communauté universitaire et citoyenne à cet appel ?
Nous avons été agréablement surprises de la réponse rapide de la communauté universitaire. Nous pensons que cette mobilisation témoigne bien du ras-le-bol général partagé par les étudiantes et les femmes qui vivent des situations de harcèlement et d’abus au quotidien. Le mouvement a d’ailleurs reçu beaucoup d’appuis. Par exemple, le syndicat des employés de l’Université Laval (S.E.U.L) nous a permis d’afficher notre bannière «Abolissons la culture du viol» dans la fenêtre de leur local, après qu’elle ait été retirée deux fois de suite du Pavillon Desjardins. Aussi, dans plusieurs cégeps, notamment à Garneau et à Sainte-Foy, des bannières de soutien aux survivantes d’agressions sexuelles, ou dénonçant la culture du viol, ont été déployées.
Q : Inviter les responsables universitaires et politiques était-ce une bonne idée?
Nous pensons que même si quelques responsables universitaires ou politiques n’ont pas eu un accueil des plus
chaleureux, leur présence était importante, ils et elles devaient faire acte de présence pour se positionner et condamner les actes. Nous avons parfois trouvé que les ministres et député.e.s ont tenté de faire une certaine récupération politique de l’événement, mais nous espérons que les discours entendus hier soir vont aboutir en actions concrètes. Plusieurs personnalités de la scène politique ont exprimé leur désir de s’attaquer à la culture du viol et nous sommes très contentes que le problème les interpelle aussi. Nous croyons qu’il était nécessaire de faire acte de présence pour ne pas passer les agressions de samedi sous silence ni contribuer à la banalisation des gestes d’agression ou d’abus sexuel.
Q : À la fin, un micro ouvert a été l’occasion pour certaines de témoigner… Que voudriez-vous dire à cette jeune femme, suite aux révélations qui ont suivi, ainsi qu’aux victimes qui s’expriment sur ce qu’elles ont vécu?
Nous sommes déjà en contact avec la jeune femme et nous tenons à souligner qu’elle a fait preuve d’un incroyable courage et nous sommes derrière elle à 100%. C’est important quand les survivantes brisent le silence, parce qu’elles contribuent à mettre en lumière la culture du viol pour que l’on puisse un jour y mettre fin. Nous tenons à dire aux survivantes : «on vous croit, vous êtes indestructibles».
Le 26 octobre en début de soirée, un rassemblement est prévu à Québec, tout comme dans plusieurs autres villes. Rendez-vous à Place de l’Université du Québec, coin Charest et de la Couronne, dès 19h. Sur les réseaux sociaux on peut suivre le hashtag : #onvouscroit, et on verra sûrement des bannières et des pancartes sous les thèmes: Violences sexistes = riposte féministe, ainsi que: Non à la culture du viol et Sans oui c’est non apparaitre dans le paysage urbain.
Contribution à votre article: plasticienne engagée j’ai réalisé une série de dessins intitulée « This Is Not Consent » car un string en dentelle n’est jamais une preuve de consentement ! …
A découvrir : https://1011-art.blogspot.com/p/thisisnotconsent.html
Une série présentée pour le 8 mars à un public de jeunes lycéens français. Quand l’art ouvre le débat !