Troisième opus pour ce chanteur de charme padé de Québec, disque toujours autant chargé d’humour quétaine et de dérision. Car pour nos lecteurs qui ne le connaissent pas, Gab Paquet porte fièrement le pad et en spectacle, endosse des vêtements et une attitude qui rappellent les mononcles trop saouls du temps des fêtes dans les années 80. Quiconque, lisant ces lignes, pourrait donc penser que la musique souffre de ce côté humoristique, qu’elle est relâchée et mal présentée. Il n’en est rien! Malgré son côté non sérieux, humoristique et quétaine qu’on peut moins apprécier, on sent que Paquet prend a contrario très au sérieux l’aspect musical du projet : rythme entraînant, mélodies accrocheuses, son très 80 avec synthé et saxophone… excellent!
Dans un tout autre registre, Les Évadés offre dans ce deuxième disque une musique jazz teintée de klezmer qui rappelle les projets tranquilles de John Zorn (projet Masada avec Book of Angels). S’ajoutent à cette ambiance où le violon prédomine sur une guitare électrique, une contrebasse, un violoncelle et une batterie tout en nuances et en justesse. D’ailleurs, le violon de Marie-Christine Roy, très lyrique, est à mon avis ce qui ressort de l’écoute du disque : à l’avant-plan, il est en quelque sorte la voix du groupe. Une musique chaleureuse, un brin mélancolique, à savourer tranquillement et à ne pas manquer en spectacle!