Agrandissement du port de Québec : on peut se faire entendre

Publié le 26 janvier 2017
Vue des activités d’entreposages de vrac au Port de Québec. Photo : P. Mouterde

Par Pierre Mouterde

Qu’on se le dise : malgré un certain discours officiel qui, dans les grands médias, donne l’impression que l’affaire est dans le sac et que le projet sera accepté, il est encore possible pour le grand public de faire connaître son opposition ou ses griefs vis-à-vis de cet important projet d’agrandissement. Il est encore possible d’arrêter ce projet éminemment problématique.

On le sait, il s’agit d’un quai multifonctionnel en eaux profondes de 600 mètres de long, qui sera construit sous la forme d’une extension de terre ferme dans le fleuve lui-même, et qui sera essentiellement voué au déchargement et à l’entreposage de vrac liquide et solide.

La qualité de l’air en jeu

Or, comme l’expérience passée l’a amplement montré, les activités du Port ne sont soumises à aucune juridiction environnementale et provinciale, puisqu’on considère qu’il s’agit d’un territoire fédéral. Ce qui a permis jusqu’à présent au Port de n’en faire pratiquement qu’à sa tête, et notamment de n’améliorer en rien la qualité de l’air d’une bonne partie de la basse-ville de Québec, profondément affectée pourtant par les activités de déchargement et d’entreposage à découvert de matières solides (nickel, minerai de fer, etc.). Qu’on se souvienne, à ce propos, de tout le travail de documentation scientifique mené avec beaucoup de ténacité et courage par Véronique Lalande et son conjoint Louis Duchesne. Et qui montrait sans doute aucun l’existence de concentrations, notamment de nickel, très au-dessus des normes fixées et ayant des effets directs sur la santé.

Aussi apparaît-il bien difficile de croire les représentants du Port lorsqu’ils affirment que ce projet n’affectera que peu la vie des résidants de Québec. D’ailleurs, le Port n’a-t-il pas déjà à se défendre, à propos de ses activités passées, de deux recours collectifs intentés contre lui ainsi que de poursuites devant la justice menées par le gouvernement du Québec lui-même ?

En ce sens, il est important comme jamais que la voix citoyenne puisse se faire entendre, en particulier lors des séances publiques tenues par l’Agence canadienne d’évaluation environnementale, qui auront lieu les 1 et 2 février prochains à l’Hôtel Ambassadeur, au 3401, boulevard Sainte-Anne. Les citoyens peuvent aussi déposer un mémoire jusqu’au 10 février. Ou encore laisser des commentaires directement sur le site web du Port.

 

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