Plaidoyer pour un nouveau système économique mondial

Publié le 17 mars 2017

Par les AmiEs de la terre

FRANCK FISCHBACK
Qu’est-ce qu’un gouvernement socialiste ?
Ce qui est vivant et ce qui est mort dans le socialisme
Éditions Lux, 2017
258 pages

Dans un contexte où s’enchaînent toujours plus brutalement les crises économiques majeures, provoquées par les formes financiarisées de la valeur-capital, Fran- çois Morin livre un plaidoyer pour un remaniement du système économique mondial.

Il s’agit, pour passer de la valeur-capital à une valeur travail affranchie, d’entamer une réelle démarche d’économie politique, d’adapter aux réalités du XXIe siècle une théorie économique critique qui a fait la grandeur des penseurs du capitalisme moderne, de Marx à Keynes en passant par les institutionnalistes contemporains.

Les défis intellectuels, politiques et moraux d’aujourd’hui sont immenses. Pour y faire face, ce livre propose d’explorer les gestes de refondation économique et politique que citoyens et responsables politiques devraient être appelés à poser : transformer le travail, repenser la monnaie, la notion de patrimoine, la grande entreprise et la démocratie. À droite comme à gauche, on a fait du «travail» un absolu, une norme incontournable.

En s’attaquant à sa position centrale dans nos vies, les auteurs entendent mettre à mal ce consensus afin de « penser contre le travail » et ainsi dépasser un système qui souvent nous broie. Car quelle est la véritable nature du travail dont on nous serine tant les vertus ? N’y a-t-il pas une hypocrisie récurrente à encourager un système qui défend encore que le travail rend libre alors qu’il devient de plus en plus rare ?

Plutôt que chercher à aménager le travail pour le faire perdurer, les auteurs tentent d’imaginer des voies de sortie. Leurs critiques rejoignent plusieurs sphères du travail: le mythe du plein emploi, le salariat, le management et ses ravages, la servitude volontaire des cadres et des classes moyennes ou encore le rôle de l’éducation arrimée au monde de l’entreprise.

Leur but commun: un désir de remettre en cause le dogme du travail pour tous, du travail comme élément structurant de la vie individuelle et collective, de l’activité rémunérée comme horizon existentiel prépondérant. Sans orthodoxie, c’est dans un ici et maintenant, sur nos lieux de travail et dans notre quotidien, que les auteurs nous invitent à prendre le parti de limiter, de contrer ou de refuser ce qui nous nie et nous détruit, en fonction de nos propres capacités.

Mettre en question le travail devient un impératif quand tout un monde gravite autour de ce paradigme : celui de la (sur)production et de la (sur)consommation qui ne prend pas en compte les limites de la planète. Cela n’est plus possible; l’heure est venue de réfléchir à son après. Les partis socialistes sont morts, vive le socialisme !

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