Alors que s’entame la campagne électorale pour les élections municipales du 5 novembre prochain, Droit de parole a voulu savoir ce que comptent faire les candidats du district Saint-Roch-Saint-Sauveur concernant les bouleversements climatiques, le transport en commun et la démocratie. Entrevue avec Pierre-Luc Lachance d’Équipe Labeaume.
DDP : Pierre-Luc Lachance, vous vous présentez pour l’Équipe Labeaume aux prochaines élections municipales. Que comptez-vous faire pour contrer les changements climatiques parce que c’est souvent à l’échelle locale que l’on peut agir ?
PLL : On en a un exemple avec l’ouragan Irma ces temps-ci qui a été déclaré l’ouragan le plus violent enregistré dans le monde. Mon engagement numéro 1, c’est d’améliorer le verdissement dans les secteurs centraux pour diminuer les ilots de chaleur. Pour moi, c’est une action concrète pour aider les citoyens à mieux vivre, à moins utiliser l’air climatisé.
Ma priorité numéro 2, c’est le transport en commun. Je n’ai pas d’auto. J’ai Communauto, de temps en temps, et je suis un utilisateur du transport en commun, de mes pieds et du vélo pour la majorité de mes déplacements. Je pense qu’il faut faire une place encore plus importance au transport actif, diminuer l’empreinte carbone des gens, mais pour ça, il faut des aménagements dans Saint-Roch et Saint-Sauveur : faire des voies utilitaires pour les vélos autant que pour les piétons pour que ça soit plus agréable de circuler. J’appuie le nouveau plan du RTC annoncé il y a deux semaines déjà. Transport en commun
DDP : On entend beaucoup parler d’élargissement d’autoroutes, mais est-ce que cela va prendre encore des années de consultations ? Pourtant, les gens ont besoin d’améliorations dès maintenant.
PLL : À court terme, on parle déjà de l’ajout d’un Métrobus sur Charest pour que les gens de Saint-Sauveur puissent aller jusqu’à Sainte-Foy et, dans Saint-Roch, les deux édifices fédéraux qui ont été détruits vont faire place à un pôle d’interconnexion majeur. Je crois que c’est un rôle que la Ville a à faire directement pour aider à contrer les changements climatiques.
DDP : C’est difficile aujourd’hui d’être contre le transport en commun, mais il y a plus, il doit être aussi accessible. Que pensez- vous de la tarification sociale où les passagers paient en fonction de leur revenu ?
PLL : Cette idée a été amenée lors des consultations du RTC et elle sera considérée.
DDP : Récemment, un groupe de citoyens vivant dans l’ouest de Saint-Sauveur, dans Saint-Malo, a fait une pétition demandant aux candidats de se positionner sur le développement du parc Roger- Lemelin, dans le secteur de la Pente Douce, et surtout pour la conservation des arbres existants lors de projets immobiliers. Êtes-vous sensible à ça ?
PLL : Je vais rencontrer madame Vallières pour discuter de ces enjeux. La section de la Pente Douce et le parc Roger-Lemelin méritent plus d’amour. Il faut protéger les arbres qu’on a le plus possible. On va faire le maximum. La Ville est très consciente qu’il faut protéger les arbres qu’on a présentement. Si on doit abattre un arbre pour des raisons x, y z, on doit en replanter plus dans le secteur. On parle, dans le Plan d’urbanisme, d’augmenter l’indice de canopée, qui est à 12% dans la Basse-Ville. On doit aller jusqu’à 15% minimum et même le dépasser. J’ai aussi rencontré la Table Verdir Saint-Roch qui regroupe 15 organismes du centre-ville sur les actions à faire. Ils ont un plan pour planter 66 nouveaux arbres au centre-ville. C’est un magnifique début que j’espère pouvoir aider à accélérer le 5 novembre prochain. On va arriver aussi avec des bonnes nouvelles pour plusieurs parcs dans Saint-Sauveur…
DDP : Que pensez-vous pour certaines rues résidentielles — plusieurs villes l’ont fait — que la limite de vitesse soit diminuée ?
PLL : Je ne suis pas de l’école du mur-à- mur où tout doit être à 30 km/h ou à 40 km/h, mais je pense qu’il y a des interventions à faire dans les milieux plus sensibles. Les dos d’âne, pour des questions d’urgence, c’est difficile. Mais d’autres infrastructures peuvent être mises pour ralentir la circulation. On parle souvent aussi de texture sur l’asphalte.
DDP : On sait combien le marché du Vieux-Port tient à coeur aux gens du centre- ville, suite à la contestation citoyenne, comment faites-vous pour défendre un méga marché près du Centre Vidéotron où l’Équipe Labeaume veut le déménager ?
PLL : Le méga marché au Centre Vidéotron va être beaucoup mieux au niveau de ses infrastructures que le marché actuel qui est devenu un peu désuet. Oui, on l’aime, c’était notre marché, mais l’infrastructure qui va être développée va être encore mieux.
Dans les plans du RTC, chose intéressante, il est prévu qu’un Métrobus va arriver directement au Centre Vidéotron, à proximité du marché pour y amener les gens. Ça va aider la qualité de ce nouveau marché. L’Équipe Labeaume a pris au sérieux le fait qu’en fermant le marché du Vieux Port, il fallait garder un service de proximité. Il y aura un marché qui va être développé à la place de Paris pour les résidants et les touristes.
DDP : Heureusement, il s’est développé de petits marchés pendant les dernières années, comme dans le parc Durocher.
PLL : Tout les samedis matins, j’étais là pour monter les tentes du marché Saint- Sauveur. J’ai aussi soutenu la campagne de La Ruche à Limoilou. Je suis content qu’il y ait ces marchés de proximité.
DDP : On a l’impression que le marché qui sera au Centre Vidéotron servira à faire vivre ce lieu qui est désespérément vide.
PLL : Ce lieu, l’ensemble du complexe Expo-cité, a été trop longtemps enclavé. Les clôtures étaient là, c’était fermé aux citoyens. Je pense que la volonté de la Ville, en mettant le marché là, c’est de réouvrir sur les citoyens, sur la proximité du quartier Limoilou, avec le bus qui va aller au Centre Vidéotron. Est-ce qu’il y aura des petits événements qui vont s’installer là par la suite, qui vont animer ce lieu-là? Point d’interrogation.
DDP : Les citoyens, partout dans le monde, vivent une déception face à la démocratie. Particulièrement à Québec, on a l’impression que les politiciens sont un peu déconnectés des citoyens. Que comptez-vous faire pour que les citoyens soient plus écoutés ?
PLL : L’enjeu de la démocratie pour moi, ce doit être fait au niveau de la proximité. Il faut des politiciens, des représentants des conseils de quartier actifs, des comités de citoyens actifs qui amènent des projets, qui veulent le bien de leurs milieux. C’est la responsabilité d’un conseiller municipal de travailler avec eux, d’être à leur écoute, d’aider ces projets à se mettre en place. Des fois, il va falloir dire non, parce qu’on ne peut pas dire oui à tout, mais il faut le faire pour les bonnes raisons, en expliquant les choses, sur les objectifs poursuivis par la Ville.
C’est important le travail qu’on fait avec le numérique pour prendre l’opinion des gens, consulter. L’Équipe Labeaume a fait des pas de géant, les dernières années, au niveau de la consultation publique. Qu’on regarde pour le RTC. Il y a eu plus de 11 000 participants qui ont répondu au sondage, en plus des mémoires qui ont été reçus. La consultation devra augmenter au niveau numérique, le milieu d’où je viens, mais ce n’est pas pour diminuer l’importance des conseils de quartier.
Il y a plusieurs réponses sur le volet de la démocratie, mais je crois qu’un conseiller doit stimuler la participation démocratique dans son secteur et informer la population. Une des choses que je fais : je me suis mis un agenda en ligne pour que les gens puissent réserver 15 minutes avec moi. Le mercredi je suis au Griendel, de 16h à 18h. Le jeudi matin, je suis à la brûlerie Saint-Roch, de 7h le matin à 9h. Si je suis élu, je vais continuer à faire ça pour les quatre ans à venir. Je vais y être pour les prochaines semaines pour discuter avec les gens. Si je suis élu, je garde facilement deux plages horaires pour que les citoyens viennent me rencontrer.
DDP : Donc, vous allez être présent au conseil de quartier?
PLL : Oui, je serai là, veuillez le notez ! Nous sommes le 5 septembre et je m’engage à être là.
DDP : Dans l’Équipe Labeaume, les conseillers municipaux ne semblent pas avoir beaucoup de voix, comment pensezvous que vous allez négocier avec ça ?
PLL : C’est une perception que les gens ont, mais elle est erronée. C’est une perception que vous n’êtes pas la première à me communiquer, que j’entends dans mon porte-à-porte, les gens m’en parlent. Présentement, on se rencontre une fois par semaine tous les candidats pour parler des enjeux, pour faire des brainstormings. Le maire est présent et il est à l’écoute.
Monsieur le maire est quelqu’un de très ouvert aux idées, très ouvert à comprendre le pourquoi d’un projet, en fonction des faits, en fonction des chiffres. À partir du moment où on arrive de façon structurée, il est très à l’écoute. Le maire est motivé à avoir une équipe jeune. Il y a un vent de jeunesse dans l’Équipe Labeaume. On arrive avec des nouvelles idées. Des fois on est un p’tit peu rebelle aussi, dans nos idées, dans nos approches. »
DDP : Pourquoi vous présentez-vous en politique municipale?
PLL : Je viens de l’évènementiel, j’ai 35 ans, je crois qu’il y a des projets à réaliser pour le centre-ville qui sont très importants. J’aime travailler avec les gens. Je le faisais en travaillant au Carnaval, au Festival d’été. J’ai toujours eu la volonté de changer les choses pour Québec. L’objectif de devenir conseiller municipal c’est de développer les projets avec les citoyens.
J’aime ce vent nouveau, cette écoute et cette ouverture aux gens. Ça ne peut être que gagnant pour tous d’avoir toutes ces qualités ! Bravo Pierre-Luc t’es dans le bon chemin, c’est ta voie.
C’est bien beau de vouloir, mais il est dans l’équipe Labeaume. A-t-il une seule fois écouté les enregistrements des conseils municipaux pour entendre de quelle façon Régis Labeaume répond 95 fois sur 100 aux question des citoyens qui se sont déplacés, inscrits, et ont attendu patiemment pour cet exercice ? Quel mépris, quelle arrogance, quelle fermeture à la démocratie municipale, c’est tout le portrait de ce maire, Un jeune qui veut bien faire en politique municipale et qui va dans cette équipe est soit déconnecté, soit naïf, et un ou l’autre, ne peut nous représenter.