Depuis plusieurs décennies, les services publics sont la cible des néolibéraux et font l’objet d’attaques tous azimuts, au point où le démantèlement de tout ce qui a été construit de haute lutte est bien réel. Pourtant, les services publics font bien partie de notre quotidien : l’eau du matin pour la douche ou le café, la garderie ou l’école où nous amenons les enfants avant d’aller travailler, l’hôpital où nous passons un examen de santé… Autant d’institutions que nous nous sommes collectivement données pour répondre à des besoins que nous ne pourrions pas satisfaire individuellement. Le militant anarchiste et ex-syndicaliste Serge Roy prend la défense des services publics et plaide non seulement pour leur consolidation, mais aussi l’élargissement de leur champ d’action, à l’aune d’une vision libertaire.
L’auteur nous fait prendre conscience du rôle des services publics et de leur potentiel pour construire une société plus juste et plus solidaire. Remettre en question le rôle de l’État qui a servi (et sert encore fort bien) les intérêts du capital et de ses détenteurs ne doit pas conduire à un renforcement du pouvoir du capital. Autrement dit, défendre les services publics ne signifie pas défendre l’État libéral. Les choix stratégiques que nous devons faire se trouvent donc aux antipodes des courants qui visent à réduire le rôle de l’État pour diminuer les charges fiscales et sociales mises en place au fil du temps et pour atténuer, voire abolir les règles et les normes qui encadrent l’activité économique.
Au contraire, la défense des services publics doit être au cœur de la stratégie visant à construire une société fondée sur les valeurs libertaires. Il faut voir en eux des espaces que nous devons nous réapproprier, pour construire un monde dans lequel les individus agiront de manière collective, démocratique et autogérée.