Non au projet d’agrandissement industriel du port

Par Nathalie Côté
Publié le 17 mars 2018
Les membres de la coalition SOS Port de Québec. De gauche à droite : Ulla Gunst de Transition Capitale-Nationale, Alice-Anne Simard d’Eau-Secours, Sidney Ribaux d’Équiterre, Christian Simard de Nature-Québec, Véronique Lalande d’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec et Daniel Guay d’Accès Saint-Laurent Beauport et Jean-Paul Sénéchal du GRIM.

Alors que les problèmes de pollution au nickel provenant du Port de Québec ne sont pas encore résolus, le port annonçait en décembre dernier, l’agrandissement de ses installations à même le fleuve pour construire un terminal qui pourrait accueillir jusqu’à 500 000 conteneurs par année. Le Port de Québec envisage ainsi de détruire l’équivalent de 72 terrains de football en milieux naturels tout en compromettant un panorama unique à Québec.

Sans tarder, Nature Québec et Équiterre se sont regroupés avec Accès Saint-Laurent Beauport, Eau Secours, le Groupe d’initiatives et de recherche appliquée au milieu (GRIM) et ont formé la coalition SOS Port de Québec. Le groupe Transition-Capitale Nationale (anciennement Stop Oléoduc Capitale-Nationale) s’est également joint à la coalition qui compte élargir le mouvement de contestation.

« Ce qui est urgent, selon le directeur général de Nature Québec, Christian Simard, C’est de faire le grand nettoyage du port actuel, de couvrir le vrac solide et d’en finir avec la pollution des quartiers centraux. »

Mise en ligne d’une pétition

La première action de la coalition est la mise en ligne d’une pétition adressée à la ministre fédérale de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna et au ministre des Transports, Marc Garneau. Les six groupes initiateurs de la pétition demandent au gouvernement fédéral de rejeter le projet d’agrandissement de l’administration portuaire. Cette pétition, comme le souligne Véronique Lalande, porte-parole d’Initiative citoyenne Vigilance Port de Québec, sert aussi un outil d’informations.

Le 15 mars dernier, quelques jours après sa mise en ligne, le texte avait été signé par plus de 5000 personnes. On y apprend notamment que le projet Beauport 2020, qui vise à augmenter les capacités de transbordement du Port de Québec, nécessiterait la construction d’un quai de 610 mètres de long dans la Baie de Beauport.

Le Port de Québec pourrait ainsi voir monter sur ces terrains, un mur de conteneurs, haut comme un immeuble de 3 à 7 étages. Les membres de la coalition dénoncent l’empiètement sur la place de la Baie de Beauport, un cadeau offert par le gouvernement fédéral, au coût de dix-neuf millions de dollars à la Ville de Québec pour le 400e anniversaire de sa fondation, comme le rappelle Daniel Guay d’Accès Saint-Laurent Beauport.

La place de la Baie de Beauport, l’unique plage en milieu urbain à Québec et la façade maritime de Québec, ville du patrimoine mondial, pourraient être défigurées par les ambitions industrielles de l’administration portuaire.

Augmentation des trafics

Ce projet de terminal de conteneurs, dans le plus ancien port canadien, soulève plusieurs problèmes en plus de modifier le paysage et de polluer davantage le fleuve Saint-Laurent, il y aurait une augmentation du trafic naval et ferroviaire. « En l’absence de voix de contournement, faire transiter plus d’un demi-million de conteneurs au travers des quartiers de la ville de Québec, sur des voies ferrées donnant par moments directement sur des cours d’écoles et de CPE, mérite une sérieuse analyse au chapitre des impacts humains » soutien Pierre-Paul Sénéchal du GRIM.

Selon Alice-Anne Simard d’Eau Secours, « cela risque d’avoir un impact sur la qualité de l’eau. Une augmentation du trafic maritime c’est comme dire qu’on va avoir une autoroute déjà bondée sur laquelle on va ajouter de gros camions bruyants ».

Poissons et bélugas

Comme le dénonce le texte de la pétition : « Le projet d’agrandissement du Port aurait des impacts négatifs permanents sur le fonctionnement d’un écosystème d’une richesse exceptionnelle », sur de nombreuses espèces de poisson, notamment l’alose savoureuse, l’esturgeon jaune et même sur le bar rayé qui fut considéré un temps comme disparu. Enfin, le trafic maritime accru et le dragage de sédiments, nécessaire à la construction du terminal, dont certaines fortement contaminés, « auront même des impacts sur les bélugas du Saint-Laurent, espèce en voie de disparition » selon la coalition.

Le projet d’agrandissement du Port de Québec est à l’étude par l’Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACEE) depuis février 2017. Le port a cependant changé de scénario d’utilisation du quai depuis ce temps, passant d’un projet d’agrandissement pour matériaux en vrac à l’actuel projet pour conteneurs. Les membres de la coalition attendent la décision de l’ACEE, mais considèrent d’ores et déjà qu’elle devra être recommencée, étant donné le changement de projet.

Pour signer la pétition et pour plus d informations, aller à l’adresse : www.sos-port-quebec.com.

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