Plus de deux cents personnes ont marché à Québec pour demander la fin des paradis fiscaux et un réinvestissement dans les programmes sociaux. Ils étaient rassemblés pour revendiquer une transition vers les énergies vertes et l’augmentation du salaire minimum à 15$ de l’heure.
Si les travailleuses et les travailleurs au salaire minimum verront leur salaire augmenté de 11,25$ à 12$ de l’heure, tel qu’annoncée par le gouvernement libéral pour ce 1er mai, ils n’abandonnent pas pour autant leur revendication. D’ailleurs, un tract en support aux travailleuses et travailleurs de Calèches Québec invitait à soutenir les personnes palefrenières pour l’augmentation de leur salaire à 15$.
«Je veux saluer les travailleuses et les travailleurs de Sico de Beauport en grève illimitée » a lancé Anne Gingras, présidente du Conseil central de Québec et Chaudière-Appalaches (CSN), au terme de la marche devant l’Assemblée nationale. Pour les travailleurs de Sico, l’enjeu est monétaire, les employés de l’entreprise située à Beauport étant sans augmentation de salaire depuis trois ans.
Anne Gingras a également déploré les «bonbons annoncés par les libéraux après des années de coupes dans les services public (…). Des bonbons qui pourraient bien être empoisonnés» a-t-elle précisé. Elle a du même souffle, dénoncé les paradis fiscaux : «La démocratie ce n’est pas seulement voter à tous les quatre ans, la voix du peuple doit être entendue. On ne veut plus de paradis fiscaux » a-t-elle rappelé.
«Ce sont 300 milliards de dollars par année qui vont dans les paradis fiscaux et qui ne sont pas retournés dans les programmes sociaux, a précisé Anne-Valérie Lemieux-Breton du Répac, soulignant que «les gouvernements font le choix de protéger les plus riches.»
Elle a d’ailleurs invité les gens rassemblés à participer aux manifestations contre le G7 les 8 et 9 juin prochains soulignant que la lutte aux paradis fiscaux n’est même pas à l’ordre du jour des rencontres prévues à la Malbaie : «Le G7, c’est l’occasion de descendre dans la rue pour dénoncer la concentration du pouvoir et de la richesse» a-t-elle affirmé.
La lutte contre la pollution s’est invitée à ce 1er mai. La porte-parole d’Eau-Secours, Alice-Anne Simard, a dénoncé les subventions du gouvernement fédéral de 1,3 milliards accordées aux pétrolières. Soulignant «qu’on pourrait créer huit fois plus d’emplois en investissant dans les énergies renouvelables», elle a invité les syndicats a demeurer critique face aux mirages des emplois que l’industrie pétrolière fait miroiter pour justifier l’exploitation des énergies fossiles.
Ce 1er mai était éclectique à souhait, avec une grande présence syndicale, CSN, SFPQ, Fneeq, IWW, marchant avec les groupes communautaires, la jeunesse ouvrière chrétienne et, même, le Parti communiste du Québec. Ce dernier propose que le 1er mai soit un jour férié au Québec, comme il l’est dans plusieurs pays, dont la France.
Le 1er mai commémore le souvenir des «martyrs de Chicago», ces syndicalistes libertaires américains pendus lors d’une grève générale déclenchée le 1er mai 1886 pour revendiquer la journée de 8 heures. C’est en 1889 que le 1er mai devient une journée internationale de manifestations et de grèves.