Transition Capitale-Nationale invite la population à participer à la manifestation du jeudi 7 juin à 18 heures contre le G7. C’est l’occasion de dénoncer la décision récente du gouvernement fédéral d’investir l’argent public pour développer le pétrole des sables bitumineux.
«Le gouvernement Trudeau choisit pour nous alors qu’il a été élu en 2015 en promettant de mettre un terme aux subventions au secteur pétrolier et gazier. Cette transaction est une trahison envers sa base électorale.» s’indigne l’organisation.
L’organisation écologiste citoyenne, qui s’est fait connaitre sous le nom de Stop-Oléoduc lors de la lutte contre l’oléoduc Énergie Est, se joint aux groupes communautaires pour dénoncer le G7 et l’achat par le gouvernement de Justin Trudeau du pipeline TransMontain, annoncé le 29 mai dernier.
Par cette décision, l’État privatise les profits et nationalise les risques, comme le soulignent les écologistes de Transition Capitale-Nationale : «Le gouvernement Trudeau prend les risques à la place de l’entreprise privée. En effet, Kinder Morgan savait son projet intenable à cause de la grande opposition à celui-ci (d’ailleurs elle fait face à plus d’une douzaine de recours légaux). Ainsi, alors que de grands fonds d’investissement tournent le dos aux énergies fossiles, notre gouvernement parie des milliards d’argent public pour un projet qui risque de ne jamais voir le jour. »
Pour Transition Capitale-Nationale, «Le gouvernement Trudeau reniera ses engagements pris au sommet de Paris (COP 21), car pour que son investissement soit rentable il faudra que beaucoup de pétrole des sables bitumineux coule dans ce nouvel oléoduc. On sait que l’atteinte des objectifs liés à l’Accord de Paris impose de laisser dans le sol la vaste majorité des réserves de pétrole des sables bitumineux.»
Pour l’organisation citoyenne, «le gouvernement Trudeau est loin d’être le « leader du climat » qu’il prétend être. Il trompe les gens. Il retire le pouvoir aux provinces, car une loi provinciale ne peut entraver les pouvoirs d’une société de la Couronne. Ainsi les mesures prises par la Colombie-Britannique pour protéger son environnement n’auront aucun effet.»
Il y a plusieurs raisons d’être indignés de cette transaction de l’État canadien qui a annoncé l’investissement de 4,5 milliards de dollars de fonds publics dans la compagnie texane. Kinder Morgan, un des plus grands constructeurs d’infrastructure énergétiques en Amérique du nord, telle qu’elle se décrit sur son site, annonçait, comme on pouvait le lire dans le Soleil de ce 5 juin, que des primes de 1,5 million seront ajoutés aux salaires de deux dirigeants de Kinder Morgan, son président Ian Anderson et le vice-président à l’expansion du pipeline TransMontain, David Safari. Cette annonce a été faite le 29 mai dernier, jour même de l’annonce de l’achat du pipeline par le gouvernement canadien.