Préoccupés par la situation actuelle au Venezuela, par les menaces d’invasion et d’une éventuelle guerre civile, des citoyens et citoyennes de la Ville de Québec se sont regroupés afin de chercher à mieux comprendre ce qui se déroule actuellement dans ce pays.
Après avoir pris connaissance de l’histoire contemporaine du Venezuela, de la situation politique dans l’ensemble du continent et des interventions répétées du gouvernement américain pour soutenir des gouvernements anti-populaires et antidémocratiques, nous avons décidé d’un commun accord de dénoncer ce qui nous est présenté comme une intervention humanitaire.
De fait, depuis le Coup d’État de 2002 contre le président Hugo Chavez, les intentions du Département d’État américain ne sont plus un secret pour personne. Toutefois, ce qui apparait consternant à nos yeux, c’est le caractère univoque de la couverture de presse internationale relayée par nos médias nationaux.
Pourtant, qui prend la peine d’observer le cabinet de guerre du gouvernement de Donald Trump, avec Mike Pence, Elliot Abraham, Mike Pompeo, John Bolton, et le parcours des 15 dernières années au Moyen-Orient, comprendra facilement de quoi nous parlons lorsqu’il s’agit d’aide humanitaire et de restauration de la démocratie, voire des droits humains. Irak, Libye, Syrie, Afghanistan, tous des exemples de mieux-vivre et de sociétés pacifiées par les troupes occidentales.
Ne nous leurrons pas, en plus de nombreuses richesses minérales, le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole de la planète. Son gouvernement d’orientation socialiste est un mauvais exemple pour les autres peuples d’Amérique latine et ses voisins, Colombie, Brésil et Guyane, lorgnent vers ces ressources naturelles. Déjà, John Bolton, sur les ondes de Fox, a avisé les sociétés pétrolières américaines que le Venezuela constitue une occasion d’affaires à ne pas manquer.
Mais qu’en sera-t-il de la population pendant l’invasion, sous l’occupation et de nombreuses années après? L’armée vénézuélienne demeure fidèle au gouvernement constitutionnel de Nicolas Maduro ainsi qu’un bon tiers de la population qui se mobilise de manière répétée dans les rues des différentes capitales. Le peuple du Venezuela est déterminé et armé et n’entend pas se laisser exproprier de ses ressources naturelles et de sa souveraineté sans rien faire.
L’opposition de Juan Guiado est également belliqueuse et refuse toute négociation qui ne soit autre chose qu’une reddition, alors qu’il serait plus raisonnable de convoquer de nouvelles élections pour l’assemblée nationale dont le mandat se termine en 2020. Les intentions de l’opposition soutenue par le groupe de Lima sont de rétablir le calendrier de privatisations néolibérales et de couper dans les bénéfices sociaux accordés depuis 20 ans par la révolution bolivarienne.
Pour ce qui est de la démocratie, on peut s’attendre au mieux à l’établissement de la méthode colombienne qui consiste à assassiner les leaders sociaux au fur et à mesure qu’ils apparaissent. Rappelons qu’actuellement, l’État de droit prédomine au Venezuela contrairement aux pays qui ont bénéficié des interventions militaires occidentales. On n’y assassine pas les opposants, ils ont droit à un procès. Ceux et celles qui sont emprisonnés le sont pour fraude, corruption, incitation à la violence ou actes violents. Ajoutons que consciente des torts irréparables qu’entrainerait une guerre civile, 80% de la population est opposée à une intervention étrangère au Venezuela.
Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore qu’il nous serait impossible d’énumérer ici, nous nous opposons à l’ingérence du Canada et des autres pays dans la gouvernance interne du Venezuela et nous appuyons les négociations sous l’égide du Mexique, de l’Uruguay et les 15 États membres de la CARICOM pour résoudre pacifiquement les différends en accord avec les lois internationales.
1 – Guy Roy, militant internationaliste
2 – Victor Ramos, anthropologue
3 – Yves Carrier, coordonnateur du CAPMO
4 – Isabelle Doneys, intervenante sociale
5 – Michaël Lessard, webmestre Réseau du forum social de Québec- Chaudière Appalaches
6 – Ernesto Castro, travailleur social
7 – David Savard, militant
8 – Tobie Maltais, militant
9 – Fernand Dumont, ébéniste industriel
10 – Mario Gil Guzman, sociologue, intervenant social, cellule de Québec pour une Colombie humaine
11 – Raul Gil Guzman, anthropologue, cellule de Québec pour une Colombie humaine
12 – Jean-Philippe Doré, militant internationaliste
13 – Juliette Ouellette, retraitée
14 – Alix Renaud, écrivain
15 – Lise Gauvreau, enseignante retraité
16 – Pierre Mouterde, sociologue, essayiste
17 – Robert Lapointe, géographe
18 – Paul-Yvon Blanchette, retraité, Mouvement des travailleurs chrétiens
19 – Marta Visal, intervenante sociale, Comité Oscar Romero Montréal
19 – Martine Sanfaçon, agente de pastorale
20 – Michel Laberge, membre de Développement et paix et du Parvis
21 – Gerardo Alvares, professeur retraité de linguistique de l’Université Laval
22 – Véronique Salmon, intervenante sociale
23 – Marie-France Labrecque, professeure émérite d’anthropologie, Université Laval
24 – André Jacob, vice-président politique, Les Artistes pour la paix
25 – Yves Lawler, retraité
26 – Cecilia Valdebenito, anthropologue consultante
27 – Christian Claude, enseignant à la retraite
28 – Lyse Routhier, communications politiques
29 – Claude Bélanger, retraité
30 – Oscar Fortin, retraité
31 – Claude Morin, professeur retraité d’histoire de l’Amérique latine, Université de Montréal
32 – José Del Pozo, professeur retraité, départ. d’histoire de l’UQAM, spécialiste de l’Amérique latine
33 – Gérald Doré, pasteur de l’Église Unie
34 – Robert Boudreau, retraité
35 – Beatriz Caceres, infirmière auxilaire
36 – Benoit Arcand
37 – Alexandre Cubaynes
38 – Xavier Beaulieu
39 – Éric Bouchard
40 – Louis Comtois
41 – Félix L’Heureux Bilodeau
42 – Anthony Tremblay
43 – Shaun Lovejoy
44 – Nancy Diaz, Centre chilien Pablo Neruda
45 – Olivier Lamanque Galarneau
46 – Jocelyne Barnabé, artiste en art visuel
47 – Nancy Diaz
48 – Élisabeth Desgranges, animatrice régionale à Développement et Paix
49 – Philippe Lavoie
50 – Michele Dhaïti, professeur d’anthropologie
Merci beaucoup pour la publication de notre communiqué. Ça sent chaud la solidarité en cet hiver glacial !
Merci monsieur Fortin!