Le conseil d’administration de Communications Basse- Ville (journal Droit de parole) appuie la journaliste et militante Lynda Forgues dans son appel du jugement de la Cour municipale de Québec, qui l’a condamnée pour port d’arme dans un dessein dangereux. Lynda
Forgues a été arrêtée à Québec en juin 2018, durant les journées de contestation qui ont entouré la tenue du sommet du G7 à La Malbaie, alors qu’elle était en possession de répulsif canin. Répulsif qu’elle n’a cependant jamais sorti de son sac à dos, ni utilisé. La manifestante n’a non plus menacé personne.
Aucune intention criminelle n’a été démontrée, comme l’a souligné W. Stuart Edwards dans des articles publiés dans nos pages.
La répression policière a marqué les manifestions anti-sommet à Québec. « En adoptant une approche fondée sur la dissuasion et l’intimidation, les autorités policières ont violé l’exercice de la liberté d’expression et du droit de manifester, plutôt que d’en faciliter l’exercice », peuton lire dans un rapport publié par Amnistie internationale et la Ligue des droits et libertés après le sommet (Manifester sous intimidation, septembre 2018).
Lynda Forgues s’est vu interdire un grand quadrilatère du centre-ville pendant un an (de juin 2018 à juin 2019), ce qui a eu pour effet de restreindre sa pratique journalistique et son droit de manifester. Lynda Forgues a publié de nombreux articles dans Droit de parole, en particulier sur le droit de manifester à Québec, une cause qui lui a toujours tenu à cœur.
Le 14 juin dernier, le juge Jacques Ouellet la condamnait à une peine lui interdisant notamment, pendant un an, de troubler la paix et d’avoir en sa possession des armes, y compris du répulsif animal. Cette peine expose notre ancienne collaboratrice à une surveillance accrue de ses allées et venues et, plus encore, à un dossier criminel pour la première fois de sa vie. Sa condamnation constituerait une ouverture judiciaire à la criminalisation de l’exercice du droit de manifester.
Lynda Forgues a porté sa cause en appel afin d’éviter que ce jugement ne crée un précédent.