Le portrait de la grande région de Québec a été changé au lendemain du 21 octobre. Sur les onze députés, deux nouvelles députées bloquistes ont été élues, Caroline Desbiens, dans le comté Côte-de-Beaupré-île-d’Orléans- Charlevoix, et Julie Vignola, dans Beauport-Limoilou. Dans ce comté, comprenant le quartier Limoilou et le nord de la rivière Saint-Charles, les enjeux de pollution de l’air sont importants, notamment celui du Port de Québec, qui a toujours dans ses cartons l’agrandissement du Port. Un dossier « fédéral » s’il en est.
Julie Vignola a défait le candidat du NDP, Simon-Pierre Beaudet, arrivé tardivement dans la campagne. Il a obtenu 11,3 % des voix. Beaudet a fait de la lutte contre le troisième lien son cheval de bataille. D’ailleurs, le seul parti qui a défendu le projet du troisième lien est le parti conservateur défait dans ces deux comtés dont les territoires sont touchés directement par le projet. C’est sur la Rive-Sud que se trouvent les députés conservateurs qui vont certainement continuer de défendre la construction du tunnel. Ils ont fait élire sept des onze députés de la région de Québec.
Si on ne peut pas présumer de la combativité des nouvelles députées bloquistes sur les questions environnementales, on peut cependant d’ores et déjà affirmer que le mouvement citoyen et écologiste continuera de dénoncer le projet rétrograde du troisième lien. Comme ce sont aussi les citoyennes et les citoyens qui ont d’abord pris la parole pour sensibiliser la population aux poussières rouges provenant du port, ainsi que l’a fait Véronique Lalande.
Jean-Yves Duclos, le ministre libéral, a été réélu dans le comté de Québec, le Centre-ville de Québec, Basse-ville, Vieux-Québec, Saint-Jean-Baptiste et Montcalm. Le libéral Joël Lightbound a été élu dans le comté Louis-Hébert, dans les arrondissements Sainte-Foy et Sillery. Dans le contexte où les Conservateurs menaçaient de faire renaître Énergie Est et autres « couloirs énergétiques » en affirmant vouloir abolir la taxe carbone, l’élection de ces deux députés libéraux dans la grande ville de Québec, s’ajoutant aux deux députées bloquistes, démontre qu’une partie des électeurs de la région de Québec veut un gouvernement qui lutte contre les bouleversements climatiques.
En outre, on ne saurait passer sous silence le discours des libéraux qui se sont affirmés à maintes reprises comme un « parti progressiste », assurant vouloir répartir la richesse, défendre la justice sociale, soutenir la construction de logements sociaux. Des enjeux chers au mouvement communautaire.
Bravo pour présenter ces deux sujets dans un même texte. En effet, l’agrandissement du Port de Québec n’aura de sens qu’avec la construction d’un 3ème lien à l’est. C’est-à-dire que ce lien hypothétique sert d’abord les intérêts du Port pour assurer les transits important de conteneurs vers « ailleurs ». Qui veut que sers impôts servent à payer la facture d’une infrastructure qui servira à un projet essentiellement de nature privé et qui refuse de se soumettre volontairement aux règles environnementales du Québec….