Si le confinement lié à la COVID-19 a un effet inattendu, c’est bien celui de nous reconnecter avec nos passions et nos valeurs. Cela est arrivé à Réal Michaud, un des hommes qui livre de porte en porte le journal Droit de parole.
Influencé par le mouvement de partages de photos d’enfance sur Facebook à la fin du mois de mars, alors que le Québec en était à sa deuxième semaine de confinement, il a voulu faire connaître une autre partie de sa vie à ses amis, militants et militantes, camarades du communautaire qui le connaissent surtout comme photographe.
Le confinement l’a amené à fouiller dans ses photos anciennes. Il a certes trouvé des clichés de son enfance près de Pohénégamook, mais surtout des reproductions de tableaux qu’il a peints pendant quelques décennies.
Il a redécouvert des toiles réalisées dans les années 1990. Des œuvres peuplées de figures humaines stylisées où dominent les couleurs vives, des orangés surtout : « Je veux que les gens sachent qui je suis vraiment », nous a-t-il confié en entrevue téléphonique de son appartement situé dans Saint-Roch.
Les années les plus créatives pour Réal Michaud ont été les années 1980 et 1990, périodes où il a eu un atelier-boutique à Baie-Saint-Paul. Il y faisait alors des paysages inspirés de la tradition de Charlevoix ainsi que des œuvres du peintre Guy Paquet, dont il avait loué l’appartement; il appréciait ses paysages épurés.
Depuis 2010, il fait de la photographie et a documenté bon nombre de manifs pour la justice sociale. Les dernières semaines, lui ont permis de constater qu’il avait encore tout ce qu’il fallait chez lui pour peindre : pinceaux, couleurs, canevas.
Peut-être va-t-il recommencer à peindre? « Être reconnu comme peintre? Comme photographe? Comme militant? J’aime l’idée d’être créatif », conclut-il.