Toujours pas de mesures prises par Québec pour les locataires

Par sophie Lavoie
Publié le 24 avril 2020
Dans le quartier Saint-Sauveur à Québec. Photo: DDP

Pour souligner la journée des locataires, qui se tient à chaque année le 24 avril, le Regroupement des comités et logements et associations des locataires du Québec (RCLALQ) rend publique une lettre signée par 1785 personnes, et appelle le gouvernement du Québec a protéger les locataires d’une vague d’évictions le 1erjuillet prochain.

En effet, depuis que le Québec a été mis en pause, aucune mesure politique concrète n’a été appliquée afin d’atténuer la crise du logement. Le RCLALQ rappelle «qu’avant le 13 mars, la crise du logement était bien réelle. Les taux d’inoccupation des logements locatifs étaient en chute libre dans la plupart des villes, le coût des loyers montait en flèche, les spéculateurs immobiliers multipliaient les stratagèmes pour évincer les locataires et maximiser leurs profits».

La pandémie vient exacerber les effets de cette crise chez les locataires les plus vulnérables et les moins nantis. La crise qui s’annonce sera bien pire que celle que nous vivions avant le 13 mars.

«La date du 1er juillet approche dramatiquement et ce sont des dizaines de milliers de ménages québécois qui n’ont toujours pas trouvé un logement pour l’année suivante à cause de la pandémie. Une société aussi moderne que le Québec ne devrait pas obliger une partie de ses citoyens à choisir entre se loger ou se nourrir» mentionne dans sa lettre le RCLALQ.

L’organisation rappelle que dans le contexte difficile que nous vivons présentement, nous devons prendre soin l’un de l’autre collectivement. Aucun ménage ne doit se retrouver à la rue le 11er juillet. C’est pourquoi des mesures doivent être prises de la part du premier ministre François Legault afin d’éviter et de prévenir des scénarios qui s’annoncent déjà catastrophiques. Ces scénarios sont évitables si une volonté de la part de nos décideurs politiques se manifeste.

Le RCLALQ urge le gouvernement du Québec doive dès maintenant aider les locataires à payer leur loyer, interdire toute expulsion de locataire qui éprouve des difficultés à payer son loyer à cause de la pandémie, assouplir les règles entourant le renouvellement des baux pour permettre aux locataires de demeurer dans leurs logements, prolonger le moratoire sur les expulsions et réquisitionner les lieux d’hébergement disponibles pour y loger les personnes sans logement.

Un plan d’urgence proposé par Québec Solidaire

Manon Massé, cheffe du deuxième groupe d’opposition et son ministre en matière de logement Andrés Fontecilla, proposent un plan concret au gouvernement Legault. Les logements de types locatifs Airbnb qui sont actuellement vacants, doivent être remis sur le marché pour lutter contre la pénurie de logement.

Fontecilla s’inquiète «des milliers de familles qui vivent actuellement avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête». Selon lui, lorsque les mesures de confinement seront levées, des milliers de familles chercheront des logements en même temps et beaucoup de logements neufs ne seront pas prêts à leur mise en marché pour le 1erjuillet à cause du retard pris sur les chantiers de constructions.

C’est une bombe à retardement qui peut, qui doit être évitée. Rendre les logements locatifs à des fins touristiques disponibles pour les Québécois occasionnera des milliers de nouveaux logements accessibles pour ces personnes qui vivent beaucoup d’angoisses et d’incertitudes à l’approche du 1erjuillet.

Le plan d’urgence solidaire propose aussi le renouvellement des baux qui n’auront pas été loués en date du 1erjuillet pour les personnes n’ayant rien trouvé. Aussi, ce plan d’urgence constitue une réelle punition pour les logements de types illégaux Airbnb.

Cette catastrophe est annoncée et évitable, tout comme les scènes d’horreurs qui se sont déroulées ces derniers temps dans nos CHSLD. Le gouvernement doit agir maintenant.

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