Verdir les cours d’école pour la santé et le bien-être

Par sophie Lavoie
Publié le 17 mai 2020
Une cour d’école en basse-ville. Photo: Nathalie Côté

Nature Québec et la Fondation Monique-Fitz-Back, avec l’appui de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME), s’associent pour demander une bonification de l’enveloppe budgétaire destinée au verdissement et à l’aménagement des cours d’école.  La crise sanitaire actuelle doit agir à titre de levier afin d’accélérer le verdissement des cours de récréation. L’AQME et les deux organismes tiennent à rappeler que le virus survit moins longtemps à l’extérieur et que la distanciation physique y est facilitée.

De plus, l’enseignement pédagogique à l’extérieur est un excellent outil d’apprentissage.  « Il est essentiel de reconnaître le rôle préventif que peuvent jouer les arbres dans nos milieux de vie. En plus de capter efficacement près de 24% des polluants atmosphériques, ils permettent de réduire significativement le stress et la dépression, mais aussi de prévenir l’embonpoint et l’obésité.

Nos villes manquent d’arbres: on estime la canopée urbaine à environ 20% des villes, alors qu’elle devrait atteindre 40% pour des effets bénéfiques maximaux sur la santé et le bien-être. Le verdissement des cours d’école est un choix judicieux pour l’avenir de nos enfants », partage la Dre Claudel Pétrin Desrosiers, présidente de l’AQME.

En ville, et plus particulièrement en basse-ville, les îlots de chaleurs sont nombreux et sont le résultat de plusieurs problèmes qui affectent la qualité de vie des résidents. Les nombreuses canicules estivales de plus en plus fréquentes causent des maladies cardiorespiratoires mais aussi de l’anxiété.

Avec l’arrivé des grandes chaleurs de juin et celle tardives du mois de septembre, les écoliers ont besoin d’arbres et de végétaux afin de se mettre à l’abri et de pouvoir continuer à profiter de l’extérieur.

« La situation exceptionnelle que l’on vit nous rappelle à quel point le contact avec la nature est précieux. Le verdissement des cours d’école et leur aménagement pour l’enseignement extérieur permettraient de réduire le stress des élèves, d’améliorer leur concentration et leur motivation et d’encourager l’activité physique.

On le voit avec nos projets de classes plein air, il y a des bienfaits considérables sur la qualité de vie et la santé des élèves et des enseignants qui perdureront bien au-delà la crise COVID », indique Cyril Frazao, directeur exécutif de Nature Québec.

Pédagogie en plein air: un mouvement à populariser au Québec

Une vaste étude réalisée par Ming Kuo en 2019 de l’Université de l’Illinois avait recensé de multiples bienfaits des écoles qui bénéficient de potagers extérieur, d’arbres et de végétaux à leur disposition pour l’enseignement. « Les écoles avec des cours vertes, des potagers et des lieux de rassemblement comme les classes plein air ont une longueur d’avance pour offrir des environnements d’apprentissage chaleureux et confortables.

Il faut donner la chance à toutes les écoles d’avoir de tels espaces. Ils facilitent beaucoup les apprentissages en plein air », conclut Benoît Mercille, directeur général de la Fondation Monique-Fitz-Back.

Le crise sanitaire risque de perdurer jusqu’à l’automne voire même plus longtemps. Il est urgent que le gouvernement et les municipalités s’unissent afin de motiver le verdissement de nos villes, réclamé par ailleurs depuis très longtemps.

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