Si les musées et les centres d’arts sont fermés en ce début de novembre, les galeries privées, considérées comme des commerces, sont toujours ouvertes. Avec les œuvres de Mathieu Valade présentées jusqu’au 15 novembre et un solo du trio BGL débutant le 20 novembre, la Galerie 3 c’est l’endroit où aller pour ceux et celles qui aiment fréquenter l’art actuel.
Installée sur le mur au fond de la galerie, une grande image s’ouvre telle une fenêtre dans l’espace. Le plan fixe est celui d’une forêt. Les feuilles des arbres bougent lentement sur l’écran-boîte, une enseigne numérique, utilisée sur les bords des rues. Le panneau numérique a été fourni par une entreprise de Chicoutimi où vit l’artiste qui travaille depuis quelques années avec des écrans de toutes sortes. L’artiste a fait un zoom dans l’image devant de plus en plus pixellisée, tant qu’elle devient difficile à regarder. Si cela évoque un boisé vu d’une fenêtre, il nous fait rapidement songer à notre rapport au monde fait de multiples écrans:« Ça nous ramène à nos habitudes de consommation et de perceptions des images. On va vite, on en voit partout », souligne Mathieu Valade lors d’une conversation téléphonique depuis le Saguenay. Il ajoute :« C’est un aller-retour entre le dispositif et l’image, entre ce qu’on voit et ce qui nous fait voir. »
À la vidéo du boisé s’ajoutent deux images de nuages, elles aussi ultra pixellisées, tant qu’elles en deviennent presque abstraites. Ce sont deux écrans plats déposés à la verticale. On reconnaît à peine les télés. Complètent ce duo d’écrans une vingtaine de petites aquarelles sur papier. On respire! Chaque petit carré y est envisagé comme autant de touches composant les formes. L’artiste a dessiné des pixels contrastant parfaitement avec les médiums numériques. Cette expo, signée Mathieu Valade, nous convainc qu’en dépit des multiples appels nous invitant à découvrir des oeuvres d’art en mode virtuel, il n’y a rien de mieux que l’expérience réelle d’une œuvre. Même quand lors d’une visite en galerie, on se retrouve à nouveau devant des écrans…
Jusqu’au 15 novembre Galerie 3, 247 rue Saint-Vallier Est.
Le 20 novembre débute un solo des œuvres récentes du trio d’artistes de Québec toujours aussi inventifs. Sébastien Giguère, Jasmin Bilodeau et Nicolas Laverdière parviennent à faire sourire même dans les œuvres destinées aux galeries, eux qui sont, depuis plus de vingt ans, des habitués des installations et de l’art public. Leur production récente est constituée de sculptures, sorte de dessins dans l’espace faits de bâtons de bois. De bâtons de Popsicle? Non : ce sont des bâtonnets de bronze qui les imitent parfaitement. Ils ont été découpés au laser dans des feuilles de bronze et reprennent la forme exacte de ce matériau qu’on voyait dans l’art populaire des années 1970 et toujours utilisé dans l’industrie alimentaire. Le trompe-l’œil fonctionne parce qu’on pense d’emblée qu’il s’agit d’un matériau des plus communs. Ce sont des objets précieux, mais pas tout à fait :arrogants et joyeux, assurément. Une des pièces de l’ensemble, qui sera exposée le 20 novembre, est actuellement présentée à la Galerie 3 dans l’expo collective des artistes de la galerie.
Du 20 novembre au 20 décembre Galerie 3, 247 rue Saint-Vallier Est
Du mercredi au dimanche de 11h à 17h ou sur rendez-vous.
(Port du masque obligatoire)
Les paysages glanés de William Légaré Jusqu’en décembre 2020, l’École d’art de l’Université Laval, en collaboration avec Manif d’art, présente l’exposition Les paysages glanés de William Légaré, aux abords du boulevard Langelier, dans des boîtes lumineuses installées tout près du Centre Alyne-Lebel. L’artiste s’est approprié les paysages peints sur des véhicules récréatifs, campeurs et autres vans, alors qu’ils sillonnaient différents campings de la région de Québec. Sorties de leur contexte initial, ces paysages apparaissent d’autant plus décalés.
Pendant les prochaines semaines, Anne-Christine Guy et Kaël Mercader modifieront des fripes trouvées à Lévis et ailleurs et confectionneront des vêtements originaux. C’est dans l’Autre Gare, nouveau local de Regart, situé dans la véranda de l’ancienne gare fluviale, que le Collectif Ambitieux installera un atelier de création et de collaboration que le public pourra observer de l’extérieur. Du 13 novembre au 20 décembre 2020