Les accusations de racisme envers la collectivité sont courantes par les temps qui courent. Souvent liées à des actes de violence ou de discrimination, elles veulent servir de paravent à des groupes particuliers ou des secteurs déterminés de la société. On pense ici à certaines ethnies, cultures, nations, religions, groupes LGBT ou autres que ces accusations veulent défendre mais en situant d’abord ces groupements au niveau du concept de race.
D’autre part, on associe souvent des personnes à une race (sans qu’il soit question de violence ou de discrimination) mais dans le seul but de mieux les identifier. Par exemple, dans Le Devoir, la journaliste Hélène Buzzetti, après avoir fait l’éloge de Madame Anamie Paul, la nouvelle chef du Parti vert fédéral, l’a désignée «personne racisée» parce qu’elle est noire et de religion juive. Faut-il croire à partir de cette désignation que Madame Paul serait doublement racisée? À vrai dire, elle ne l’est pas doublement car elle ne l’est pas du tout, à part le fait que, comme nous tous, elle fait partie de la race humaine.
L’origine et l’utilisation du concept de race méritent réflexion. L’origine du mot n’est ni grecque ni latine mais vient d’un emprunt à la langue italienne. Le concept est basé sur les différences biologiques (structure interne) et morphologiques (structure externe) des êtres vivants. Du strict point de vue biologique, des études scientifiques auraient démontré que, chez les humains, la proximité génétique entre les ethnies (ethnies que d’aucuns perçoivent aujourd’hui de façon inexacte comme des races) seraient aussi entière et intense entre les individus d’ethnies différentes que chez les individus d’une même ethnie. D’autre part, du point de vue morphologique, le concept de race prend forme sur une base zoologique et nous conduit vers des divisions larges associées à l’ensemble des êtres vivants : race équine, race canine, race humaine, etc.
Ainsi, on peut conclure qu’au sein même de la race humaine, les races d’un point de vue biologique n’existent pas. Si on insiste pour y voir des catégories raciales, il faudrait parler de sous-races et définir ce qu’on entend par ce terme. Ceci n’enlève rien au fait qu’il existe dans nos sociétés une part de haine et de discrimination envers certaines nations, religions, cultures, ethnies, etc. Mais l’obsession «systémique» et la fascination que la société actuelle, et j’ajouterais même qu’une soi-disant gauche, porte envers le racisme me semble aviver cette haine et cette discrimination plutôt que de la combattre vraiment.
Revenir à des valeurs collectives égalitaires, progressistes et anticapitalistes, voilà une façon plus avérée de combattre la haine, la discrimination et l’injustice. Malgré toutes nos différences «sectionnelles», nous sommes tous égaux et racisés à l’identique à l’intérieur de la même race humaine.