Le couvre-feu, instauré le 9 janvier, après la période des Fêtes, sera prolongé au moins jusqu’au 22 février, selon la dernière annonce du gouvernement Legault. Cela vient confirmer la gestion policière et répressive de la crise sanitaire par un gouvernement plus intéressé par l’économie que par la santé de la population.
Une des raisons invoquées par le premier ministre et répétée par la ministre de la sécurité publique est la grande facilité de l’application du couvre-feu comme mesure pour contrôler les déplacements des personnes. À Québec, on se souvient de la déclaration du chef de police Robert Pigeon qui quittera ses fonctions en juin prochain : «On est à une étape où il faut faire une démonstration de la présence policière et du respect du décret». Il allait jusqu’à dire que dorénavant la situation était changée sur le plan juridique. Il n’y avait plus de présomption d’innocence pour le chef de police de Québec, et toujours selon lui lui, toute personne qui se trouvait à l’extérieur de son domicile entre vingt heures et cinq heures, est considérée comme «automatiquement en infraction».
Malgré les vaines paroles d’encouragement des diverses autorités sur le bon jugement des policiers, donner des pouvoirs plus grands, c’est ouvrir la porte aux abus.
Alors qu’on voyait le chef du service de police de Québec, Robert Pigeon, dans un point de presse avec le maire de Québec au mois de septembre donner des conseils de santé publique, (ce qui paraissait assez saugrenu), le SPVQ n’a pas attendu le couvre-feu pour augmenter sa présence et son approche punitive sous prétexte de la pandémie. Début octobre, elle annonçait que des patrouilles allaient être déployées aux abords des écoles pour faire respecter les mesures sanitaires ! On annonçait même dans une lettre aux parents que les élèves pourraient recevoir des constats d’infraction s’ils ne collaboraient pas !
Les voix qui se sont élevées depuis l’annonce d’un couvre-feu contre l’utilité et l’équité de ce genre de mesures ont noté que cela allait impacter de façon très différente les gens vulnérables qui travaillent le soir et la nuit, qui sont ainsi soumis à l’arbitraire policier, les personnes locataires vivant dans les centres-villes, qui ont l’habitude d’aller marcher le soir, les femmes qui ont besoin de soutien le soir dans des situations difficiles sans appeler la police, les personnes sans grandes propriétés ni terrains, les personnes anxieuses qui ont besoin de marcher le soir et la nuit. De plus, il a fallu un jugement de cour pour inscrire une exemption pour les personnes sans-abri.
L’espace public ne l’est plus s’il est policé.
La pandémie est un réel enjeu. Les personnes qui en souffrent le plus, en plus des malades, sont celles qui travaillent dans le secteur de la santé, de l’éducation et des commerces essentiels, ainsi que les plus pauvres de la société. Or, les mesures sécuritaires mises en place à la va-comme-je-te-pousse par le gouvernement caquiste nuisent considérablement à ces mêmes personnes.
Plusieurs spécialistes en épidémiologie disent depuis le début que pour endiguer une épidémie, il faut plus de tests et un traçage efficace. C’est justement dans les tests et le traçage des cas, par des agents de santé publique et non des applications de type espion, que le gouvernement du Québec fait piètre figure et se rabat sur des mesures policières de plus en plus lourdes qui ont un effet négatif sur la santé publique. Les gens craignent d’être sanctionnés et refusent de donner leurs contacts.
De plus, on a appris que plus de 40% des personnes symptomatiques ne vont pas se faire tester par crainte d’être interrogées sur leurs contacts et leurs activités et de recevoir des contraventions, voire des accusations, en lien avec la loi spéciale. On en est au point où cette façon de mettre la police partout nuit grandement à la santé de tout le monde.
« ….un gouvernement plus intéressé par l’économie que par la santé de la population »…il faudrait peut-être reconsidérer cette affirmation…avec tous ces commerces fermés, ces entreprises qui fonctionnent au ralenti…je présume que le gouvernement en perd beaucoup en taxes diverses et ce n’est pas dans son intérêt de faire perdurer le confinement.