“The moment you know you know you know.”
– David Bowie
Ça a commencé avec une pizza. Doc a faim, il a commandé un deux pour un dans une pizzeria quelconque, efficace.
– T’as si faim Doc ?
– Il est seize heures !
– Je prends des forces et j’ai faim.
– Tu prépares quoi en coulisse ?
– Je me pousse jusqu’en septembre.
– Tu vas où.
– Nulle part, je me pousse de l’espace public.
– Donc tu t’enfermes pour l’été ?
– Non, je me concentre sur moi, sans plus. Je serai un troglodyte stoïque.
– T’es maintenant stoïcien ou simplement déprimé ?
– La situation actuelle appelle à la dépression. Le contraire
est fou.
– Je te revoie à l’automne l’ami ?!
– J’en doute, j’ai planifié un braquage de banque avec quelques
confrères radiés du collège ; on a un plan.
– Je suis inquiet. Ce n’est pas un peu suicidaire au XXIe siècle ?
Doc ironise toujours. Se sent-il triste ? Quelque chose ne fonctionne pas…
***
Deux semaines sans nouvelle. Il n’est pas chez lui.
Et s’il planifie sérieusement ??
Doc m’inquiète !
Ai-je dis?
***
J’ai pris une gorgée d’air du fleuve, mi-saline, surtout climatisante. Je me suis posé sur une roche, j’ai posé mon poing sous le menton, j’ai fouillé les lointains et une idée m’a traversé. Elle a jailli comme ça, sans effort : et si Doc était ruiné ? Le cas échéant, ça veut dire, pour l’automne, bien de la matière pour poursuivre les aventures.
***
La ville sera un chantier permanent, ou ne sera pas. Cette dernière hypothèse semble la plus forte.
Et Doc :
– L’ami je vais jouer au golf ce matin, dix-huit trous, tu m’accompagnes ?
– Tu évites tes soucis ?
– Je fais comme toi, je remets à plus tard.
– La procrastination est un art mal compris.
On se croise en septembre. Laissons Doc vivre cet été, souhaitons-lui des découvertes.