À la fin des années 1990, l’artiste en arts visuels Stéfanie Requin Tremblay a pris des photographies de la scène punk du Saguenay – Lac-Saint-Jean. Munie de caméras jetables et autres Kodak offerts par ses parents, elle a photographié ses amis, « les beaux gars dont elle voulait conserver l’image », comme elle dit. Elle a photographié ses copains, ses copines, les soirées de musiques, les partys. L’expo présentée au Lieu, depuis le 11 juin, regroupe 125 photographies noir et blanc. Elle en a fait beaucoup plus. On le devine. On le sait : il y en a 2000 comme ça. Pour l’expo au Lieu, elle en a numérisé une partie et les a imprimées en noir et blanc pour en faire un récit plus uniforme.
L’ensemble est presque nostalgique, tant il raconte les soirées d’été, les rencontres d’adolescents, bras dessus bras dessous, les soirées de musique, collés. Une autre époque quoi. C’est l’exploration du quotidien, dans la lignée de la photographe américaine Nan Goldin. L’exploration « d’une histoire adolescente : le machisme du rock, la violence de la drogue et la tristesse des banlieues, mais aussi les amours immenses, la tendresse infinie et le devenir artiste d’une femme », lit-on dans le communiqué. « L’artiste visuelle et auteure est consciente qu’elle fait de sa vie une performance depuis 2005. Elle espère en secret qu’un jour, on reprenne toutes ses projets d’expériences autobiographiques pour en faire de beaux zines imprimés bien propres. Elle cherche une maison d’édition testamentaire. »
Dans ma banlieue résidentielle
j’organise une conférence de presse
pour annoncer que chaque jour
je vieillis un peu
tous les soirs
mon amie suce ce gars qui a le cancer
pour lui faire plaisir
aussi parce qu’il est très beau
elle avale sa mort à petite dose
dans l’espoir de le guérir
aujourd’hui elle est devenue mère