Les plus éco-anxieux d’entre nous sont sans doute rentrés chez eux avec peu d’enthousiasme suite à ce premier débat sur l’environnement ou où les cinq chefs des principaux partis municipaux de la ville de Québec ont tour à tour expliqué sur un ton monotone et sans entrain leurs engagements pour l’environnement.
Le chef de Démocratie Québec, Jean Rousseau, propose d’entrée de jeu une éthique de l’arbre dès son premier mandat. Il promet également que chaque citoyen de Québec ait accès à une mini-forêt urbaine à moins de cinq-cents mètres de son domicile. Le chef promet aussi de mettre en place des budgets participatifs de un million de $ pour chaque quartier.
Marie-Josée Savard a rappelé quant à elle le bon travail déjà amorcé par l’Équipe Labeaume depuis dix ans et promet de continuer sur cette belle lancée. Son argument fondé sur son expérience a été mobilisé durant les deux heures du débat. Savard promet cent mille nouveaux arbres plantés dans la ville de Québec et a aussi vanté l’usine de biométhanisation qui collectera les matières résiduelles de la Ville. Savard a précisé que même si le projet de tramway ne fait pas le bonheur de la majorité, son équipe ira de l’avant pour un réseau structurant plus efficace et accessible dans la ville de Québec.
Marchand, chef de Québec Forte et Fière, était en forme et a su démontrer ses capacités oratoires. Il a rappelé durant toute la soirée que Québec avait besoin d’un vrai leader, courageux et brave. Son grand projet pour la mobilité active à Québec est une application qui réunira marche, vélo, bus et taxi sur une seule et unique plate-forme qui coûtera plusieurs millions de dollars aux contribuables. Faut-il rappeler à Marchand que la ville de Québec compte à peine de cinquante-cinq mille habitants et que plusieurs citoyens, surtout concentrés en basse-ville, n’ont même pas accès à Internet, aux données ou à des appareils électroniques ?
Gosselin a demandé à l’auditoire pourquoi, lorsqu’il avait cinq ans, il pouvait faire du vélo dans les rues de Limoilou sans s’inquiéter pour sa sécurité mais qu’aujourd’hui, il interdit à ses enfants de jouer dans les rues de la basse-ville puisqu’elles ne sont pas sécuritaires. Sa solution ? Une meilleure cohabitation entre usagers de la route. Il n’explique toutefois pas le problème de la sécurité routière selon le fait pourtant largement démontré par des experts de l’augmentation du parc automobile au Québec.
Jackie Smith, cheffe de Transition Québec, le seul parti municipal ayant l’environnement comme priorité, s’est présentée comme la seule alternative pour la lutte contre les réchauffements climatiques. Elle promet une vision d’ensemble cohérente et audacieuse.
Si Gosselin a passé la soirée à vanter son projet de métro léger, Savard a reçu plusieurs critiques de ses adversaires concernant le tramway. Rousseau et Marchand ont tous les deux plaidé pour que la ville reprenne le dialogue avec les citoyens. Selon les deux chefs, le projet est opaque et les consultations publiques en ont frustré plusieurs.
Savard est pourtant catégorique. Il faut cesser de se questionner et attendre n’est plus envisageable. Elle promet un tramway qui se fera en deux phases. Elle affirme qu’un projet d’une telle ampleur ne fera jamais l’unanimité. Smith appuie elle aussi le tramway mais va plus loin dans sa pensée : selon la cheffe de Transition Québec, le transport en commun doit être gratuit et accessible. Elle veut faire de Québec une capitale cycliste et promet un réseau de voies cyclables unidirectionnelles, larges, séparées de la route, et quatre saisons. Elle promet aussi de changer de culture. Dès son premier jour de mandat, les lumières donneraient la priorité aux piétons ce qui permettrai d’inverser la hiérarchie en place sur la route.
Néanmoins, aucun aspirant maire ne s’est enflammé pour la défense de l’environnement. Savard a misé sur l’expérience de son parti, Rousseau a pu démontrer une excellente connaissance de ses dossiers sans toutefois montrer de l’intérêt et Gosselin a pu apprendre à l’audience hilare qu’il avait appris à coudre pour sauver la planète. Smith ne semblait pas adéquatement préparé, même si plusieurs de ses supporters ont pu applaudir la cheffe lors de ses allocutions. Quant à Marchand, son entreprise techno-capitaliste ne sera pas suffisante pour convaincre les plus engagés dans la lutte environnementale