Piéton happé au coin de Marie-de-l’Incarnation et Charest: des citoyens en colère

Par Sophie Lavoie
Publié le 3 novembre 2021
Le 2 novembre à Québec Photo: Sophie Lavoie

Après qu’une voiture eut violemment happé un piéton lundi le 1 novembre au coin Boul. Charest et Marie-de-l ’Incarnation, le Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur (CCCQSS) a organisé une manifestation piétonne à ces intersections où malgré de nombreux accidents de la route, absolument rien n’est fait de la part de la Ville de Québec pour améliorer la sécurité des piétons.

Nous étions près d’une vingtaine de manifestants à déplorer le manque de vigilance de la part de la Ville. Nous nous sommes ensuite divisés en quelques groupes et avons occupé les traverses piétonnes en y dessinant nos silhouettes happées sur le sol à la craie. Autant des enfants, des femmes, cyclistes et personnes âgées étaient présents sur les lieux afin de revendiquer des aménagements sécuritaires.

« Le gros problème avec cette intersection-là, c’est que les automobilistes ne comprennent pas qu’ils arrivent dans un quartier » lance Sarah-Jane Ouellet, membre active du CCCQSS. « Les automobilistes arrivent directement de l’autoroute. Ils y roulaient à 80, 100km/h. Ils pensent qu’ils sont encore sur l’autoroute. On a déposé un mémoire à la Ville de Québec, on avait plein de propositions. Il faut élargir les trottoirs. Présentement, les voitures embarquent sur les trottoirs lorsqu’ils effectuent un virage. Il faut revoir les limites de vitesse et s’assurer qu’elle soit respecté. Il faut mettre des traverses piétonnes fluorescentes. Il faut que les automobilistes comprennent qu’ils viennent d’entrer dans un milieu de vie, un quartier. »

Sarah-Jane est très heureuse de me dire que le CCCQSS vient tout juste de créer son premier Comité piéton et que plusieurs activités sont prévues afin de sensibiliser et d’éduquer les citoyens et les automobilistes à une meilleure cohabitation.

Frédérick Coté, père d’une petite fille, citoyen et militant, a quant à lui affirmé haut et fort sa colère envers les décideurs politiques. Il a déménagé dans le vieux Lévis puisqu’il craignait constamment pour sa sécurité et celle de sa famille. « C’était trop, c’était une charge mentale immense pour moi de devoir vivre dans un quartier où les piétons sont considérés comme n’ayant absolument aucune valeur aux yeux des autres. J’ai participé au Conseil de quartier de Saint-Sauveur, j’ai déposé un mémoire à la Ville, j’ai interpellé le maire… Rien n’a été fait. » Le jeune homme vivait une immense fatigue de devoir vivre dans un quartier hostile et dangereux envers les piétons et les cyclistes. Dans le vieux Lévis, au moins la circulation est apaisée, selon lui.

Une intersection dangereuse et problématique

L’atmosphère était spéciale en cette fin d’après-midi. Plusieurs piétons ont indiqué qu’ils devaient souvent emprunter cette intersection dangereuse, puisque l’épicerie s’y trouve. Or, de nombreux citoyens, notamment des personnes âgées, affirment que cela leur cause un énorme stress. Alors que des plaintes ont été déposées à la Ville en 2016 concernant l’intersection, la Ville a changé la piétonnisation. Avant, toutes les automobiles devaient s’immobiliser et les piétons avaient 35 secondes pour traverser. Maintenant, il faut attendre 3 minutes pour traverser seulement d’un coin à l’autre. Cela équivaut à 6 minutes au total pour traverser deux intersections. Plusieurs voitures ne respectent pas l’interdiction de tourner à droite sur le feu rouge.

Candidats.tes aux élections municipales présents

Les candidats dans le district Saint-Roch-Saint-Sauveur étaient presque tous présents : Alexandra Tremblay (candidate indépendante), Élizabeth Germain (TQ), Pierre-Luc Lachance (QFF) et Marie-José Proteau (Q21). Or, plusieurs citoyens déploraient le fait que cette manifestation soit partisane, alors qu’un jeune piéton dans la vingtaine est dans un état critique à l’heure actuelle. «On le sait bien, en temps de campagne électorale, on nous promet des aménagements piétons, de la sécurité. Après ça, on n’entend plus parler de nous autres avant les prochaines élections» m’a lancé un citoyen militant, fatigué des promesses politiques.

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