Sur la Grande-Allée à Québec en ce premier samedi du carnaval, manifestants, manifestantes, carnavaleux et carnavaleuses se confondaient dans un esprit festif. Pendant que des dizaines de poids lourds imposants et bruyants faisaient la file sur René-Lévesque, il valait mieux marcher, côté Carnaval, sur la rue Cartier et prendre la Grande-Allée, piétonne pour l’occasion.
Quelques milliers de manifestants contre les mesures sanitaires étaient rassemblés devant l’Assemblée nationale. Ils dénonçaient principalement le passeport vaccinal. En matinée, un petit groupe s’est aussi rassemblé avec une bannière dénonçant les éléments d’extrême-droite dans la foule. Tout y était : drapeaux du Québec et du Canada en abondance et quelques drapeaux américains épars, pancartes et slogans maisons.
Il est heureux que cette manifestation, qui aurait pu être beaucoup plus tendue, étant donné l’occupation qui perdure à Ottawa, se soit déroulée ce premier samedi du carnaval : cela a relaxé tout le monde et tous les esprits. On constate à quel point, le carnaval est ancré dans les mœurs de Québec.
Il y a eu aussi, il faut le souligner, l’attitude d’ouverture, ferme et pacifiste du maire Marchand, qui a contribué au climat, somme toute, positif.
Des amis ont croisé Bonhomme près du château Frontenac, à l’écart de la foule. Bonhomme ne voulait certainement pas s’associer aux manifestants controversés. On le comprend. Reste que le carnaval a débordé le carnaval officiel, avec son macaron à 15$, ses files d’attentes et son code QR obligatoire. Le carnaval, c’était celui de la rue, la véritable fête populaire.
On avait envie de chanter: « Carnaval, Mardi gras, Carnaval… » En haute-ville comme en basse-ville, un seul drapeau ou n’importe quelle pancarte attisaient les klaxons des automobilistes transformant la ville en carnaval total. Il y avait ce samedi un esprit carnavalesque comme fête sans dessus-dessous, cette fête précédant le début du carême, défoulement collectif avant le retour au calme dans les chaumières pour terminer l’hiver. Dans la tradition du carnaval, n’était-ce pas au temps jadis, une occasion pour le peuple de se moquer des élites? Prêtes, gouverneurs, bourgeois?