J’ai participé à la rencontre du 3 mars dernier présentée comme une consultation à propos de l’insertion du tramway dans le secteur Cartier. À mes yeux, cette rencontre en était une d’information plutôt que de consultation.
Le projet présenté par les membres de l’équipe de projet laissait peu de place, voire aucune pour des changements découlant des échanges avec les citoyens. C’est pour cette raison que je crois qu’il s’agissait d’une rencontre d’information plutôt que de consultation. Les consignes données au tout début sont aussi allées dans ce sens puisqu’il a été spécifié que plusieurs dimensions du projet ne pouvaient être modifiées, le trajet, les infrastructures, les stations.
Cette rencontre n’a permis aux gens présents que d’avoir des éclaircissements sur le projet. Une réelle consultation aurait dû laisser de la place pour des modifications éventuelles du projet afin de tenir compte de leurs préoccupations. Mais ça n’a pas semblé le cas.
J’imagine que ce scénario sera le même pour les autres rencontres annoncées sur le tramway.
On sait que 41% des citoyens de la Ville de Québec sont favorables au projet de tramway. Les obstacles se multiplient sur le chemin de la Ville et du Bureau de projet dans ce dossier. Le premier ministre du Québec se questionne même sur l’acceptabilité sociale de ce projet.
Pour qu’il y ait acceptabilité, il faut que les gens dans leur grande majorité y adhèrent. Cela signifie, concrètement, que des actions d’information soient faites auprès de la population pour transmettre une information claire, qui réponde à leurs préoccupations et ce, tout au long du processus. Cela ne semble pas avoir été un volet majeur des activités de communication de la Ville et du Bureau de projet depuis de nombreux mois.
Je me souviens avoir déjà vu un article à l’effet que le Vérificateur général de la Ville s’interrogeait sur les actions de la Ville en matière de communication. Il ne sert toutefois à rien de regarder vers le passé, il est impossible de le refaire.
Aujourd’hui, le 24 mars 2022, il semble y avoir un certain blocage entre la Ville à qui revient la responsabilité de la mise en œuvre de ce projet, et le gouvernement du Québec qui vient d’évoquer des conditions particulières pour que le financement promis soit au rendez vous. À cette date, il me semble qu’il y aurait peut-être intérêt à ce que ces deux parties se donnent une médiation constituée d’experts sans conflit d’intérêt et de quelques citoyens particulièrement intéressés par le dossier. L’objectif de toute médiation est de trouver un terrain d’entente satisfaisante pour les deux parties.
Pour la suite des choses, rappelons qu’en 2019, il avait été imaginé qu’au moins trois comités de citoyens (Est-Centre-Ouest) assurent le suivi des opérations liées au tramway. À ma connaissance, ces comités n’ont pas vu le jour. Est-ce que ce ne serait pas une façon opportune de favoriser l’adhésion au projet de tramway? Les citoyens sont très intéressés (ils l’ont toujours été), ils étaient environ 600 à suivre sur Zoom les présentations de l’équipe de projet, le 3 mars dernier. J’ai assisté, en juin 2019, à la rencontre sur le réseau structurant à l’école Quebec High School, la grande salle était pleine et les gens ont posé beaucoup de questions auxquelles il n’y a pas eu beaucoup de réponses. Il leur a été dit que le promoteur qui gagnerait l’appel d’offres qui pourrait répondre.
Il y aurait intérêt à ce que les citoyennes et les citoyens soient associés étroitement au projet parce que les travaux du tramway vont bouleverser la Ville pendant plusieurs années – rappelons comment ceux de Route de l’Église avaient été difficiles pour les commerçants, mais aussi pour tous les résidents aux alentours – le lien avec les citoyens semble une donnée majeure pour éviter, autant que possible, les crises.
On se demande si les babines de monsieur Marchand suivent ses « chouclaques » autrement dit respecte-t-il ses promesses électorales. Lors d’une entrevue avant les élections municipales, monsieur Marchand avait dit en rapport au dossier du tramway qu’il faut d’abord et avant tout une meilleure communication entre l’administration municipale et la population. Il indique également que le projet de tramway a souffert d’un manque criant de leadership et d’écoute de la part des élus en place. Le journaliste cite les propos suivants de Marchand : « Il y a clairement un bris de communication entre la population et les membres de l’administration municipale. Les gens en ont ras le bol, le message ne passe plus, ça ne peut plus continuer comme ça. » Monsieur Marchand promet de mieux communiquer et de consulter davantage.
Référence : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1826206/bruno-marchand-tramway-quebec-forte-fiere-taxes-elections-municipales-savard